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Mir
Shock Your Moneymaker CD
A Tree in a Field 2013
Mir descend
d'une planète inconnue, tourne autour d'une orbite improbable où
se télescopent une myriade de rythmes et de sonorités infernales
non-identifiées. Occasionnellement, Mir est suisse et se compose
de Daniel Buess à la batterie et percussions, Marco Papiro aux
synthés et guitare, Michael Zaugg aux synthés et deux percussionnistes
en plus comme invités réguliers, Roman Bruderer et Chris
Jaeger Brown. Et quand on sait que ce deuxième album a cogité
pendant trois ans dans les méandres du studio du producteur Alex
Buess (un lien de parenté avec Daniel ?), la tête pensante
des mythiques 16-17,
il faut s'attendre à un objet féroce et expérimental,
accepter la douleur.
Et effectivement, Shock Your Moneymaker n'est pas le genre de disque
que tu mets pour reposer tes neurones et voyager dans ta tête. Fatras
incendiaire de polyrythmies, de tablas épileptiques traversés,
éperonnés, stimulés par un traitement électronique
naviguant entre drones, pointes mordantes millimétriques et manipulation
de la vitesse et des volumes, Shock Your Moneymaker est une ode
bruitiste au Dieu Rythme. Pas une once de mélodie mais la rencontre
hypnotique entre l'Afrobeat à la Mombu
et la musique industrielle de Throbbing Gristle, le mantra anarchique
et la rigueur helvète d'un Alboth ou 16-17 sans la tranquillité
légendaire du pays qui les abrite.
Onze compos, presque une heure de musique. A ce tarif là, tu ne
danseras pas jusqu'au bout de la nuit. Resserrer le propos, condenser
la fureur et épargner quelques longueurs n'aurait pas été
de trop pour supporter la charge. Tout comme mettre le bémol sur
la face tablas de l'enfer donnant une coloration sous speed et démentielle
usant mes petits nerfs. Mais c'est aussi l'occasion de partir dans des
contrées inexplorées, de s'en prendre plein la tronche sans
rien comprendre, piétiner les plates-bandes d'un Steroid Maximus
tout en restant au chaud chez soi, gober un trip tout frais payés,
expérimenter les chances de survie de la world music transgénique
face à une musique avant-gardiste, de plonger l'electro dans un
bain d'acide, d'insuffler une énergie punk dans le free-jazz-core,
de tout passer au shaker et ressortir les yeux révulsés
comme dans une transe vaudou du XXIIème siècle. Pas sûr
d'avoir tout compris et apprécier mais toujours partant pour une
nouvelle expérience sonore.
SKX (31/10/2013)
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