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Maria
Goretti Quartet
14:02 - CD
Tandori, Love Mazout, Hovercraft, Rockerill 2013
L'art de
la tromperie. Maria Goretti Quartet n'est pas italien mais franco-belge
(Lille-Tournai). Aucune femme à l'horizon mais que des mecs. Ce
n'est pas un quartet mais un trio. Ils ne font pas du jazz mais quelquechose
de beaucoup plus rock et punk. Et l'image de Maria Goretti, sainte canonisée
par le pape Pie XII, ne colle pas vraiment à leur musique gaillardement
dissonante et débridée.
Jouissant sans entrave, Maria Goretti Quartet tape dans ce qu'on pourrait
batardement appelé le post-punk. Sauf que bien trop de vie et de
malice se cachent dans ce deuxième album pour être réduit
à une pauvre étiquette qui a perdu tout son sens et son
sel depuis belle lurette. Entre l'abstraction noise du dadaïste 1st
Wurst ouvrant l'album avec un chant du fantôme de Mark E. Smith
et les cavalcades de Xylo surfant sur un lit de bidouilles et un
xylophone stressant pour terminer, le trio aura eu le temps de nous surprendre
plus d'une fois, nous amenant rarement là où on s'attendait
et ce, au sein d'un même et seul morceau. Guitare exotique et dansante
rappelant furieusement Badgewearer
sur les débuts de Thaï Nana et surtout Grape Groove
avant de partir dans une attaque noise et virulente. Un Polaristik
frénétique entre les Feelies et XTC. De l'humour souvent
comme avec le slow de la mort sur le très tzigano-slave (si si,
ça existe) Russkof Love qui part en couille rapidement.
Un hymne faussement triste ressemblant à la pop-punk song parfaite
(Sadnessong). Des tourbillons de rythmes, des rafales de fougue,
des plans binaires jamais simplistes et de l'euphorie communicative plein
le sac.
Changement de ton, de l'humeur joviale à l'humeur mordante, Maria
Goretti Quartet est comme Shub à qui il fait souvent penser (et
pas que dans l'esprit), va où il veut, avec entrain, causticité,
aigreur, légèreté, espièglerie, alignant un
rock noisy alerte et onze titres attachants qui, sous leur dehors d'aller
dans tous les sens, forment un tout cohérent, véritable
marque de fabrique avec des amours de compositions touchant dans le mille.
SKX (05/09/2013)
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