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Chômage Self-titled LP Label Brique, Pouet! Schallplatten, Animal Biscuit, 24h/Jamais 2012 La nébuleuse de La Grande Triple Alliance Internationale de l'Est frappe encore. Le Chômage enrôle Seb Normal (The Feeling of Love et plein d'autres trucs à peine avouable), Nic Normal (The Normals), Baron Dimanche (Capputtini I' Lignu, jamais entendu parlé) et Nafi (AH Kraken, The Dreams, The Anals, Plastobeton et une demi-douzaine d'autres projets). Un comble de s'appeler Le Chômage quand des types comme eux ne chôment jamais. Quand tu crois qu' t'as compris mais qu' tu comprends rien. Comme disait Raymond Barre, la meilleure façon de résoudre le chômage, c'est de travailler (on a quand même perdu un grand Homme). Alors Le Chômage y va à fond, se donne sans compter dans onze compositions, gloire à la décadence et à l'abandon dont la meilleure filiation serait le Elle avait peut-être 19 ans mais pour moi elle en aura toujours 12 de AH Kraken. Un tas d'accroches auxquels se pendre, des mélodies à la petite vérole s'insinuant durablement sous la crasse, une putain de chanson où t'avais cru qu'cétait trop bien. Le Chômage navigue entre plusieurs pôles, emploie le lexique du post-punk nerveux et noisy dans des titres imparables (Knees, Maria, Shame), frappe violemment en moins d'une minute (For et Une minute qui ne dure que 52 secondes), s'enfonce dans l'opiacée et des sonorités plus garage avec le fumeux et terrible Dorniek confinant à l'hypnose bruitiste et Amour Légionelle, rapidement irrespirable et confinant là aussi à la folie ou la fin de Traitre qui avait pourtant commencé sereinement. Le Chômage menace. Une embrouille toute foireuse où tu te prends un coup de surin. Et quand ça tourne trop dingue, trop incontrôlable, Le Chômage devient lancinant, larvaire, encore plus malsain derrière le ralentissement général. La basse sort de ses gonds, prend la coloration d'un groove pervers, chœurs de fiers cavaliers descendant des steppes pendant que le chant principal s'arrache les cheveux, guitare salement trafiquée et boucanée. Ainsi voguent Hémorragie et Moche aux paroles entêtantes. Une soirée bien pourrie où tu t'sens pas très bien. La Grande Triple Alliance a encore accouché d'un groupe inestimable, condensant le meilleur de la somme de tous leurs précédents et projets en cours, tout en allant un cran plus loin. Un grand disque. Il est inutile de vouloir lutter contre Le Chômage. SKX (22/04/2013) |
