draglinespeedway
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Dragline
Speedway
Black Thunder CD
Gibbon Envy 2013
Gouédé
Oussou revient avec un nouveau groupe. On connaissait son ancien projet,
Distorminal
Deadwax, réunion de vieux combattants reprenant des morceaux
noise aussi âgés qu'eux. Pour Dragline Speedway, il n'y a
que le nom qui change puisque le principe est identique. Le nom et l'équipe.
Excepté Gouédé Oussou (chant et dilruba)
bien sûr et Gordon Watson à la guitare, Dragline Speedway
est composé de Michael Gerald, le délicat chanteur de feu
Killdozer, Dave Cochrane, l'ex-God
et Head of David à la basse et Lou Ciccotelli, un autre membre
de God (batterie).
Cette fois ci, au rayon des reprises ressorties des entrailles de l'enfer
où tout le monde les avait oubliées, Dragline Speedway a
été cherché dans le répertoire de Killdozer
(Cyst de l'album Little Baby Buntin et Slackjaw sur
le maxi Burl) mais avec Gouédé Oussou au chant. Michael
Gerald s'occupe lui de poser ses cordes vocales qui n'ont rien perdu de
leur rugosité sur Monticello de l'album du même nom
des Bastards,
se prend pour David Yow sur le grandiose Owner's Lament de Scratch
Acid et sur Dolores,
une des deux reprises de Slab!, groupe de la fin des années 80
avec Lou Ciccotelli, l'autre morceau de Slab!, The Last Detail,
étant chanté par Dave Cochrane. Dernier rebut venu de nulle
part, Tapeworm, un morceau des obscurs Unholy Swill, groupe encore
plus pouilleux et rednecks que Killdozer au début des années
90. C'est d'ailleurs le morceau qui pue le plus des pieds alors que tout
le reste est d'une excellent tenue. Les chants sont à chaque fois
impeccables. Les années n'ont pas de prise sur la cavernité
vocale de Gerald, Cochrane fait un numéro prenant sur The Last
Detail et Gouédé Oussou a ce grain de folie et de saturation
tordue donnant du relief à ses vocalises. Des reprises qui ne bouleversent
pas les originaux mais elles sont toutes parfaitement exécutés,
avec conviction et un coup de vernis qui les rajeunit. Comme en plus ces
morceaux ne sont pas franchement connus, jamais l'impression d'écouter
un album de covers vous assaille, plutôt un album à part
entière, homogène, de vieux noise-rockers qui savent y faire
pour cristalliser le noise-rock comme au premier jour. Dragline Speedway
se fend également de leur propre composition, Bad Acid,
qui n'a pas à rougir de la comparaison avec ses aînées
et d'une énième reprise cachée après vingt
minutes de silence, un mix de Helios Creed et Chrome. Tirage limité
à 100 exemplaires et qui mériterait meilleur sort.
SKX (02/11/2013)
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