dead
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DEAD
Idiots - LP
We Empty Rooms 2012
Most people
don't get DEAD. But then most people are idiots. Ca tombe sous le
sens. Une profession de foi dont les auteurs sont DEAD. Avec quatre lettres
capitales comme sur les pierres tombales. Un duo australien, Melbourne
exactement, dont l'influence annoncée, revendiquée, rentrée
au burin et qu'il ne peut de toute façon décemment pas cacher,
se nomme les Melvins.
Un Melvins olympique, un Melvins de chair fraîche, un Melvins enterrant
tous les autres Melvins. Basse et batterie, son titanesque et cruel, la
bête est rouge vif. Distorsion maximale sur les quatre cordes, chaque
coup de batterie est d'une lourdeur incommensurable, le thorax enfoncé,
DEAD est là, à votre porte, respirant par le moindre pore
de votre petite enveloppe corporelle, prêt à vous cueillir
avec sa grande faux du bonheur, car rien que pour ce grain inimitable
d'une solennelle puissance, cet enregistrement extrêmement vivant,
DEAD vaut le détour.
Et le reste aussi. DEAD fait trembler le caveau familial. Quand DEAD est
lancé à pleine vapeur, il vaut 4 Godheadsilo et 3 Karp à
lui tout seul. C'est énorme. Ce Inherit the Wind par exemple,
avec un invité (Tommy Forshaw) faisant un petit numéro de
slide basse (tout comme sur le premier titre The Carcass is Dry)
est une délicieuse monstruosité de la nature. Et quand Jace
et Jem poussent la chansonnette, ce long et lointain hurlement/grondement/couinement,
gentiment associé à du chant, les fait basculer dans une
autre dimension, celle qu'on ne nomme pas de peur de s'attirer la poisse.
Par contre, une dimension dont on peut parler sans crainte, c'est la dimension
noise-rock de l'affaire. Si St Melvins veille sur DEAD, DEAD sait aussi
s'en éloigner pour piocher chez les maîtres du genre susnommés
(Godheasilo et Karp donc) et tout une frange de tordus experts en cassure
de reins et en lobotomisation express. DEAD passe sans forcer des morceaux
uppercuts, fédérateurs (Couldn't Keep His Mouth Shut
ou Bed Bugs) aux compos plus vicieuses, lentes et expérimentales
comme Murder Hollow avec Linda J Dacio en invitée vocale
pour la touche féminine ou tout le début de The Carcass
is Dry. Et puis, Lego Men en bout de piste, parti pour dix
minutes sur l'air de On achève bien les chevaux et se révélant
au final le titre le plus Melvinien, le plus calme et terminant sur une
longue tirade répétitive et mélodique de la basse
ponctuée de coups de batterie qui ne font même pas peur.
DEAD a de la ressource.
Les racines du mal sont connues mais DEAD les exploite à merveille,
insufflant suffisamment d'idées personnelles, de constructions
bien senties avec une force de frappe monstrueuse pour faire de Idiots,
un deuxième album qui n'est pas que pour les cons.
SKX (28/01/2013)
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