coilguns
pelagic
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Coilguns
Commuters - LP
Pelagic 2013
Techniquement parlant, Coilguns est suisse et se présente en trio.
Un guitariste, un batteur, un chanteur. Alors que Coilguns sonne comme
une armée de singes en rut, que Jona Nido a joué à
MacGyver en bricolant ses amplis et ses pédales pour sonner comme
deux guitares et une basse à lui tout seul, moi plus fort que toi,
que Coilguns a compté jusqu'à cinq guitaristes sur certains
titres, que tout a été fait en une seule prise dans des
conditions live et sans trembler malgré les loops de basses et
de guitares, qu'ils clament n'avoir fait strictement aucuns overdubs sauf
pour le chant, que l'ingénieur du son en a chié un max et
que la Suisse aurait dû être envahi depuis longtemps, on s'en
tape, n'est ce pas ?
Le résultat, c'est que ça sonne d'enfer et qu'on y croit
dur. Commuters, le premier album de Coilguns, remplit admirablement
bien ce cahier des charges. De même qu'on s'en tape royalement que
Botch, Converge et Dillinger Escape Plan - celui du début avant
qu'ils fassent de la merde, c'est-à-dire très rapidement
- figurent en très bonne place sur la liste de leurs influences.
Coilguns a la fougue de ceux qui ne doutent de rien, est à fond
dans sa diabolique machine à essorer et ressort plus blanc que
l'original.
En plus - et c'est ce qui les sauve de la meute des suiveurs et tire ce
disque vers le haut - Coilguns a la lucidité de sortir des idées
qui lui sont propres comme cet énorme titre de onze minutes, Commuters
Part 2. Une sourde colère qui ne fait que monter, un débit
de paroles d'un mec particulièrement remonté contre la terre
entière et rajoutant au climat de parano, morceau étouffant
et aliénant, longue agonie se heurtant à un mur de bruit,
rugissement méphitique et folie ordinaire. Difficile de se dire
qu'on est seulement au début puisque ce titre vient se loger direct
en deuxième position sur l'album. Reprend ton souffle et plonge
à nouveau. Et des passages malsains où Coilguns laisse respirer
sa proie pour mieux l'achever, des lenteurs vénéneuses et
des sorties d'ornières, Commuters en dissémine plusieurs,
louvoie intelligemment entre les poncifs d'un genre surexploité
et tire admirablement son épingle des flammes de l'enfer tout en
les attisant.
SKX (02/07/2013)
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