circletakesthesquare
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Circle
Takes The Square
Decompositions : Volume One - 2xLPs
Gatepost 2013
Dire que ce deuxième album de Circle Takes The Square était
attendu serait franchement caustique. Ca fait tellement longtemps qu'on
entend parler de sa sortie qu'on a fini par croire que le groupe n'existait
simplement plus. Neuf ans. Voilà le nombre d'années séparant
As The Roots Undo, découverte très alléchante
d'un nouveau groupe de Savannah (Georgie) et Decompositions : Volume
One, arlésienne dont le groupe parle depuis 2006. Et c'est
là que le bât blesse. Sortir cet album sept ans plus tôt
aurait été largement plus pertinent. Des torrents de groupes
mélangeant screamo/hardcore/metal se sont fracassés depuis
sur l'autel d'un genre en perdition alors que dire en 2013
Decompositions
porte bien son nom tant il a un goût de vieux dans la bouche.
Circle Takes The Square n'a donc pas franchement changé sa formule.
Il l'a juste poussée encore plus loin. Encore plus de duels entre
un chant féminin et masculin, plus que jamais présent jusqu'à
l'écoeurement. Plus de blast beats, de trash et d'approche metal
là où son prédécesseur ménageait des
plages de repos. Plus de riffs tartinant à la pelle et de rythmes
changeant sans cesse de direction, jusqu'à ne plus rien comprendre.
Plus de mélodies, de chants clairs et harmonieux (Kathleen Stubelek,
la gentille capable de mordre comme une démente) et de chants hargneux
(Andrew Speziale, le méchant capable de jouer au grand ténébreux),
de churs célestes et d'angelots descendants du ciel qu'on
ferait bien remonter à grands coups de pompes dans leurs petits
culs tendres.
Hormis le premier titre, Enter by the Narrow Gates, plutôt
lent et lourd, la suite est une succession de plans complexes d'un metal-core
trashy, auréolés de pigments crusty et emprunts de lyrisme,
voir de grandiloquence et de paroles mystiques pour adolescents attardés.
Les titres s'enchaînent, ça gueule à plusieurs, ça
frappe à toute volée, ça charcute, ça part
dans tous les sens, les guitares en foutent de partout, les vitesses varient,
on coupe tout avec un passage acoustique, un break de la mort censé
t'éclairer sur ton avenir apocalyptique, ça repart comme
si ils avaient vu le diable, on finit par ne plus rien distinguer, jusqu'à
inexplicablement terminer par les dix minutes de North Star, Inverted,
ballade FM pseudo folk héroïque catastrophique. Allumez le
bûcher.
Malgré tout ce qui vient d'être dit, Decompositions :
Volume One n'est pourtant pas le résultat d'un groupe en total
déliquescence. Ce disque comporte quels bons moments, quelques
fulgurances de violence et de joutes dantesques, entre pas mal de fautes
d'un goût très douteux il est vrai, mais Circle Takes The
Square a surtout empilé un tas de combinaisons stériles,
choisi la démonstration de force plutôt que l'émotion
qui, quand elle apparaît, fournie de l'électricité
à tout le quartier vu comment elle est ampoulée.
Et pour être totalement honnête, cette musique me laisse désormais
indifférent (au bas mot). Pour preuve, je viens de ressortir As
The Roots Undo de son étui pour l'occasion et si c'était
à réécrire, on serait très loin du concert
de louanges de l'époque.
Neuf ans et puis plus rien.
SKX (25/06/2013)
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