cellularchaos
ugexplode
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Cellular
Chaos
s/t LP
ugExplode 2013
Cellular Chaos est un groupe à part entière mais difficile
de ne pas en parler comme d'un nouveau projet de Weasel Walter. Un de
plus. Depuis la fin des Flying Luttenbachers, il enchaîne les disques
et les collaborations à une vitesse encore plus grande que ses
coups de baguettes hyper soniques.
Cellular Chaos est dans les rails depuis 2012 et un précédent
CDR 3 titres vendus sous le manteau. Le premier album débarque
et les douze titres de ce disque transparent vont sérieusement
augmenter le niveau d'alerte, catégorie typhon dévastateur.
Cellular Chaos est pourtant son groupe connoté le plus rock depuis
les Flying Luttenbachers. Mais on ne refait pas le Walter et les âmes
sensibles peuvent s'abstenir. Faut que ça charcute, faut que ça
saigne, faut que ça gicle, découpe, hache menu-menu, que
la mélodie n'y survive pas, dans une grande volée de frénésie
et de convulsions. Pour accompagner la furia de Weasel Walter qui a délaissé
la batterie pour la guitare (mais le traitement instrumental est identique),
Ceci Moss à la basse (remplacée depuis par Kelly Moran),
Marc Edwards, un vieux de la vieille de la scène free-jazz ayant
joué avec Cecil Taylor ou Charles Gayle et qui n'a aucun mal à
suivre Weasel Walter dans sa folie et une chanteuse se produisant sous
le pseudo de Admiral Grey.
Le rock de Cellular Chaos est donc éclaté aux quatre coin
de la pièce façon puzzle no-wave, free-jazz de l'apocalypse,
noise-rock possédé par les démons de la discordance.
Et dans toute cette dissonance jouissive et cette radicalité lumineuse,
Walter et sa bande font preuve d'un incroyable doigté, rendant
humaine la bête la plus féroce, compréhensible la
cacophonie, des éclairs fulgurants qui ne rendent pas aveugle en
proposant des titres qui foudroient sur place comme Repeat, Our
War, Adviser ou Chinese New Year. Le jeu de Walter est
juteux, ses riffs acérés et inventifs. Le batteur multiplie
les roulements épileptiques, les blasts et les coups de massue
avec la légèreté du bourreau assumant pleinement
sa basse besogne. La bassiste navigue sur l'autoroute du plaisir avec
de sérieuses lignes blanches transgressées. Seul le chant
peut surprendre de prime abord et faire serrer quelques sphincters. Mais
cette voix extravertie entre vocalises d'opéra trash, jappements
carnassiers et flot incompréhensible, tout en participant à
l'hystérie collective, aère le tir de barrage et rend encore
plus original ce disque fracassant et bien plus accessible (et ce n'est
pas un gros mot) qu'il en a l'air. Hum termine cette apothéose
dans un grand lachement de nerfs au son d'une guitare sonnant littéralement
comme une fraiseuse-défonçeuse. Un putain de grand disque
entre la baston à cran d'arrêt et le feu d'artifice où
tu finis en moignons. Mais avec le sourire toujours. En cette fin d'année
où on commence à faire les comptes, c'est un des disques
de l'année assurément. Ou alors c'est que tu es trop vieux
et con.
SKX (02/12/2013)
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