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Caravels
Lacuna - LP
Topshelf 2013

Après deux EPs et un split LP, Caravels allonge le tir et sort son premier album prévu à la base pour 2011. Mais qu'importe vu que Caravels n'a pas franchement évolué depuis et que de toute façon, le groupe de Las Vegas pratique un genre musical dont les beaux jours ont brillé il y a fort longtemps, à un âge où les membres de Caravels n'étaient sans doute pas capables de tenir une guitare dans leurs petites mains. Nous n'étions donc pas à deux ans près. Mais ça, c'est un peu, beaucoup, tout le résumé de la musique actuelle.
Faisons donc fi de ses considérations mesquines car dans sa catégorie, Caravels navigue sur le haut de la crête. Des racines hardcore/emo-core tumultueuses héritées de Portraits of Past et Policy of 3 que Caravels a su ancrer dans le présent en leur donnant un petit coup de jeune. Ce qui ne signifie aucunement un coup de mieux. Le pire était même à craindre avec l'enregistrement de Robert Katz (responsable entre autres du son de Death Cab For Cutie et The Offspring). La peur d'un Caravels devenu trop policé et larmoyant. Si on ne peut nier qu'ils ont mis un peu de clarté et d'ordre dans leurs compos, que le batteur met moins la pression, Caravels garde les pieds sur le plancher d'une musique énergique, poignante et sans attitude affectée.
Constructions par palier, adrénaline épique, déflagrations contrôlées, arpèges clinquants et canevas de deux guitares sachant faire monter la sauce. Toute la panoplie est là, avec ce qu'il faut de mélodies, de plans accrocheurs (Hundred Years), de balance ajustée au plus près entre tendance hardcore passionnée et accalmie proche d'une esthétique post-rock. Sans oublier ce chanteur qui, d'une compo à l'autre, d'un disque à l'autre, ne varie toujours pas d'un pouce sa soufflante. Ca n'en fait pas pour autant un maillon faible. Caravels survole les époques, tout en y jetant des ponts et passe brillamment le cap du premier album.

SKX (02/04/2013)