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ataloss
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The
Body
Master, We Perish - 12''
At A Loss 2013
C'est au bruit des sirènes que The Body vous accueille. Pas les
vulgaires sirènes d'ambulances pour vous dire gentiment de vous
pousser de leur chemin ou de bagnoles de flics pressées de rentrer
à l'apéro. Non, les vraies sirènes hurlantes, perchées
en haut des cathédrales, annonçant un bombardement imminent,
le déluge de feu près à s'abattre, les femmes et
les enfants d'abord.
Ce bombardement a un nom, il s'appelle The Ebb And Flow Of Tides In
A Sea Of Ash, soit le premier morceau du nouvel EP trois titres du
duo The Body. La blitzkrieg, les orgues de Staline, comme vous voulez
mais tout ce qui est synonyme de torrent de mort. Et dire qu'ils ne font
ça qu'à deux est assez phénoménale. On était
resté sur le souvenir d'un album, le deuxième en 2010, All
The Waters Of The Earth Turn To Blood, qui ne rigolait certes pas
mais ne possédait pas cette monstrueuse densité et folie.
Un hardcore-noise quasi industriel avec une voix qui déboule d'un
type qu'on égorge par-dessus une armée de batteurs et des
guitaristes en provenance directement du cur d'un volcan. L'enchaînement
et la collaboration de The Body avec Assembly of Light, soit le nom du
Rhode Island choir sur le titre The Blessed Lay Down And Writhe In
Agony ferait presque du bien. Sauf que ces chants féminins
à l'aura divine sur fond de samples font peu à peu flipper.
Que le goret du premier morceau revient pousser des hurlements de bête,
là dans le fond tout sombre. Qu'une rythmique quasi techno-harsh
prend la mesure d'un riff plaqué sobrement. Que la compo s'épaissit,
le bruit d'un type rechargeant son fusil se fait entendre et là,
ça vibre de partout, vraiment, tout est poussé à
fond et c'est à nouveau la guerre. Neurosis dans ses derniers retranchements.
Alors quand le vinyle se retourne pour voir s'afficher les neufs minutes
et quelques de Worship, le pire est à craindre. Rythmique
tribale, samples divers prenant de l'importance dans la musique du duo
pour une dimension encore plus compacte, sonorités diaboliques,
guitares sifflantes dans les moindres recoins avant que lourdeur, misère
et hurlement de folie prennent possession de votre raison.
The Body, deux énormes molosses barbus et tatoués de la
tête aux pieds qu'ils ont sûrement crochus, Chip King (voix,
guitare) et Lee Buford (batterie), venant de donner un virage qualitatif
inattendu, passant dans la catégorie des grands malades et dont
on surveillera attentivement, quoique d'un il inquiet, le futur
album.
SKX (20/05/2013)
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