thebody
thrilljockey
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The
Body
Christs, Redeemers CD
Thrill Jockey 2013
Après les black metalleux d'un nouveau genre de Liturgy, les trashers-noise
de Oozing
Wound, Thrill Jockey nous surprend une nouvelle fois avec la signature
des méphitiques The Body, duo guitare-batterie en provenance de
Portland. Un groupe qu'on pourrait rapidement catégoriser metal
ou doom mais s'il se retrouve sur Thrill Jockey, c'est qu'il a forcément
quelquechose de déviant, pas vraiment à sa place et là
où on l'attend, prêt à sortir de sa petite case toute
faite pour nous compliquer la vie.
Le problème de Christs, Redeemers, outre son nom à
faire fuir une armée de païens, est qu'il nous rend surtout
la vie ennuyeuse. Ce troisième album était pourtant attendu
comme le messie après un précédent maxi
dantesque. La fureur, la folie, l'incandescence renouvelés sur
un format long, c'était l'assurance d'un aller simple pour l'enfer
et de brûler sans même sentir les tourments. Hélas,
on a qu'un feu de cheminée.
Lourdeur, lenteur, ça traîne et vibre de partout, ça
se veut hyper malsain avec une brutalité que tout le monde vante
mais tout ça finit par se diluer dans sa propre redondance. On
attend désespérément que quelquechose se passe, ce
qui arrive à de trop rares occasions, des soubresauts en forme
de feu de paille. Les churs féminins de Assembly of Light
sont encore très présents, chorale céleste pour nous
rapprocher un peu plus de notre Créateur et dont le message finit
par se perdre dans les limbes de l'insipide alors que le chanteur/guitariste
hurle comme si on l'avait attaché et enfermé à vie
avec Christine Boutin et Nadine Morano. On comprend et on a mal pour lui
mais les grandes douleurs sont également muettes alors point trop
n'en faut.
La violence et l'intensité du propos se noient dans des schémas
de compos manquant cruellement d'inventivité, répétitives,
prévisibles. The Body tente d'amener son metal/doom dans des contrées
bruitistes, expérimentales, le désosse, l'étire au
maximum, quitte à ne garder qu'un petit filet de bave, quelques
grésillements inoffensifs et ne retrouve pas la folie qui avait
incendié Master, We Perish. Le feu ne prend pas et je ne
ressens rien. Ou alors je suis déjà mort.
SKX (04/11/2013)
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