brokenprayer
sorrystate
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Broken
Prayer
s/t LP
Sorry State 2013
Ça va vite, ça vous saute à la gorge, bille en tête
avec National Scum, chaos grésillant et oppressif vous submergeant
de partout. L'impression d'un hardcore foutraque et hargneux débarquant
de Chicago avec le feu au cul de la part de quatre types et une nana qui
n'en sont pas à leur premier galop d'essai. Black Flag, Negative
Approach et compagnie, rythmes incendiaires, baston à tous les
étages, ce disque possède un parfum de tradition revu par
un son de l'époque actuelle pour un hardcore-garage frénétique
et un poil trop rudimentaire. Puis, une fois la première tournée
de beignes passée, l'air devient plus respirable et le punk-hardcore
de Broken Prayer semble beaucoup moins basique que laissait supposer cette
brutale charge en avant. Des compos (qui sont toutes écrites par
le chanteur Scott Plant, ex-Civic Progress) plus sombres, plus post-punk-noisy
tordus apparaissent. Le hardcore dévie de ses fondamentaux sans
perdre de sa violence. Le chant n'est plus ce bouledogue rageux, devient
froid et posé comme sur You Were Right et Had to Laugh.
Un synthé tente de se frayer un chemin à travers le bordel
ambiant. Il n'est franchement pas mis en avant - ce qui ne peut être
qu'une une bonne chose - rajoutant une couche de saturations, de dérèglements
auditifs, voir une très légère touche de mélodies
rapidement poignardées dans le dos. Wow pourrait prétendre
à du Pissed Jeans encore plus poilu et, de manière générale,
c'est quand Broken Prayer ralentit le débit, varie les positions
que le quintet frappe au cur, perspicace et percutant. Broken Prayer
délivre alors sous la saleté une grosse poignée de
titres incisifs pour un punk-hardcore pertinent. Plus de trente après
la pose de la première pierre, Broken Prayer démontre que
le hardcore n'est pas toujours synonyme d'orthodoxie. En vingt minutes
et douze titres au cordeau, il est encore possible de se prendre une grosse
balle corrosive qui va de l'avant.
SKX (30/08/2013)
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