Je ne sais pas de quoi s'excuse White Lung mais le quatuor de Vancouver
n'a pas à avoir honte de ce deuxième album. Sorry
s'inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur
It's
Evil et en matière de trajectoire rectiligne, White Lung
en connaît un rayon. Dix titres fonçant droit devant en eux
en à peine vingt minutes, un condensé de punk-pop songs,
style musical qui pourrait valoir des injures mais entre les mains de
ce groupe majoritairement femelle, c'est une bénédiction.
White Lung possède en lui ce bouillonnement issu des Riot Grrrl,
cette intensité qui fait de leurs compos autre chose qu'une comptine
pop-punk puant le soleil et le skate-board. Ya de la rage et du poil sous
l'aisselle, le chant a beau être relativement harmonieux, on sent
que ça gratte derrière. Le son du groupe a gagné
en ampleur, mieux produit qu'on dit dans ces cas là, moins revêche
que Evil, White Lung se permettant même d'être plus
mélodique à quelques reprises comme sur Bag ou The
Bad Way. Mais ça reste punk, frénétique, le guitariste
abat de multiples échardes débridées et inspirées
sur une rythmique basique et parfaitement dans le jus (dont le sosie de
Velma
Dinkley à la batterie), c'est franc du collier, garanti sans
solo avec une fine et sale couche noisy pour emballer tout ça.
Dix titres qui font corps, tous dans le même moule mais un moule
fiévreux et s'avalant d'une traite. Non, vraiment pas de quoi être
désolé.