whitehex
avant

White Hex
Heat - LP
Avant ! records 2012

Sur la seule foi de la guitare, on peut aisément deviner que Jimi Kritzler, le guitariste de Slug Guts, se cache derrière ce nouveau projet. Six cordes d'où s'échappent un esthétisme, une façon de jouer quasi-identique. Obstination forcenée, la quête d'un graal sonore ou l'incapacité crasse de jouer autre chose. On n'est pas là pour trancher, pas notre problème. Mais dans ce nouvel écrin, son jeu trouve une résonance inattendue. White Hex, c'est du dépouillé, du froid, la rencontre de Berlin où a été enregistré ce six titres et la chaleur vénéneuse de l'Australie ou a eu lieu une autre rencontre, celle de Kritzler et Tara Green, chanteuse à la voix distante et résignée qu'on aurait envie de secouer parfois.
Boite à rythme, lignes de basse exécutées à deux doigts, et White Hex peut répandre son rock noir, son indolence figée dans la glace. Les arpèges égrènent sa tranchante mélancolie, les sons aigues percent la nuit et la guitare de Kritzler, débarrassée de toutes scories bruyantes, respire et laisse entrevoir des mélodies convaincantes, un savoir-faire dont je ne le croyais pas capable. En même temps, l'énorme avantage de ce disque est d'être court (Slug Guts devraient s'en inspirer) car plus, ça aurait été difficilement supportable, le plaisir proportionnellement inverse à la durée. Sur ce rythme de limace congelée, je dois même avouer que la moitié m'aurait suffit, qu'une fois entendu deux ou trois titres (les deux premiers les meilleurs, Stranger Love et Holidays), vous avez entendu les six (le syndrome Slug Guts) mais cette petite bise de fraîcheur surannée n'est pas inintéressante.

SKX (02/10/2012)