hellcomeshome
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Suma/Ultraphallus
Vinyl Series Volume 1 - n°02
Dephosphorous/Great Falls
Vinyl Series Volume 1 - n°03
Burning Love/Fight Amp
Vinyl Series Volume 1 - n°06
The Swan King/Tellusian
Vinyl Series Volume 1 - n°08
Dead Elephant/Rabbits
Vinyl Series Volume 1 - n°12
Hell Comes Home 2012
Après
la mise en bouche Throat
et Black Sun, plongée au cur de la bête. Une bête
à douze têtes, orchestrée à un rythme d'enfer
par les Irlandais de Hell Comes Home. Douze singles sortis en neuf mois.
Vous pouvez vous procurer la totale dans une somptueuse limited box ou
faire le tri. Les bureaux de Perte & Fracas ont opté pour la
seconde solution.
Numéro 2 de la série, un split entre les Suédois
de Suma
et les Belges de Ultraphallus.
Suma, c'est deux doigts de lourdeur, trois autres de lourdeur et le reste
en malsain avec le majeur bien enfoncé dans un mur du son donnant
l'impression de faire face à une horde de 42 musiciens assoiffés
de sang. Un metal-noise étrangement hypnotisant, d'une puissance
phénoménale, avec la voix psalmodiant en retrait et des
bouts de chair sur le parquet au bout des cinq minutes de Geisteskrank.
Suma a déjà trois albums au compteur. S'intéresser
à leur cas ne serait peut-être pas vain. Ultraphallus ne
sont pas non plus des poètes. Plutôt des sculpteurs d'un
magma sonore où lourdeur rime avec bonheur. Ou terreur, c'est selon.
Le titre Young Bones fait dans le classique, plutôt la face
Melvins que celle divinement subie sur Sowberry
Hagan mais Ultraphallus s'en tire avec les honneurs. Pour info,
les Belges sont passés à sept avec l'ajout d'un type à
la trompette, un autre à la guitare et percussions et un dernier
maniant le tape recorder. Tout ce beau monde devra trouver sa place sur
le futur album Ordinary Peacocks prévu pour fin 2013.
En numéro 3, je demande Great
Falls et Dephosphorus.
On va rapidement régler le sort des Grecs de Dephosphorus. Ils
ont certainement de bonnes raisons de gueuler leur haine sur Stargazing
and Violence mais leur trash-grind-metal me laisse encore plus froid
que leur dette. Vous aurez vite compris que la motivation à se
procurer ce disque venait de la face Great Falls. Le trio de Seattle offre
Everything But Lightning, en formule à trois, comme sur
l'album self-titled
sorti l'année dernière, avec Phil Petrocelli, abattant ses
rafales de caisse claire comme au premier jour du déluge. Un titre
de noise-core, style dont ils sont passés maîtres, nerveux,
brûlant, torturé juste ce qu'il faut. Un inédit de
haute volée.
On saute plusieurs numéros pour arriver directement au 6. Le tour
du monde continue avec cette fois-ci, une halte au Canada chez Burning
Love. Si leur morceau The Body commence par un gentil air hawaïen,
ça sera la seule minute de légèreté dans une
compo sentant le gras d'un hardcore-punk-noise banal qui aurait encore
pu se déglutir si la partie finale à la guitare ne puait
pas le hard-rock qui se cache. Les Américains de Fight
Amp ne sont non plus pas très finauds. Découverts sur
un 3
way split en 2010, c'est le rouleau-compresseur à la Keelhaul
/ Unsane avec pilotage automatique, un monde de brutes épaisses
mais qui gèrent parfaitement leurs hormones. Shallow Grave
n'est pourtant pas leur meilleure compo. On se reportera pour ça
à leur album Manners and Praise en 2009 ou leur tout nouvel
album Birth Control venant de sortir sur Translation Loss records.
Retour en Suède avec Tellusian
sur le numéro 8 de la série. Un court passage puisque la
douce voix velue de Henrik Ivarsson et ces growlements font plus à
rire à la maison qu'il n'effraie. Avec le batteur Erik Hall et
suite à la séparation de Crowpath, ils ont formé
ce nouveau projet qui n'intéressera que les accros de sludge metal
death grindisant. Soupir. Là encore, c'est la face The
Swan King qui avait attiré notre attention. Leur album Eyes
Like Knives était suffisamment bien branlé pour
continuer à surveiller du coin de l'il ce trio originaire
de Chicago. Leur titre Between The Lines s'inscrit dans la parfaite
lignée. Un hardcore-noise ne rechignant ni sur la mélodie,
ni sur l'agressivité, un fin dosage qui fait les bons titres accrocheurs.
Leur nouvel EP Pay to Pray s'écoute ici.
Dernier numéro de la série, le split entre les Italiens
de Dead
Elephant et les Américains de Rabbits.
Une bonne croix avait été tirée sur Dead Elephant
depuis l'album Thanatology.
A l'orée d'un morceau annoncé comme durant huit minutes
et tournant en 33 tours pour l'occasion, ça ne s'annonce pas sous
les meilleurs auspices. Carne De Perro attaque bille en tête,
un noise-rock remonté, dense et tournoyant dans la rouge fournaise
comme on ne les pensait plus capable d'en allumer. Sauf que ce moment
de grâce ne dure qu'à peine trois minutes avant de brusquement
cesser toutes activités de destruction et qu'un douloureux silence
n'intervienne. Dead Elephant remontera lentement la pente pour une nouvelle
charge suicidaire à la dernière minute mais le mal était
déjà fait. Si Dead Elephant était capable de revenir
à plus de concision, ça serait un des tout meilleurs groupes
noise-rock de cette damnée terre !
Chez Rabbits figure Joshua Hughes, un ex-Angel Hair, The VSS et Pleasure
Forever. Ce dont on se tape royalement parce que Rabbits n'a rien à
voir. War, Oh my est un titre de punk-rock sludge traînant
sa carcasse sur de délectables territoires napalmisés. Un
trio de Portland sans basse, deux guitares, une batterie, des chants de
caniveau et un titre qui dérape, qui pue et on en redemande. Ce
qui n'est pas trop dure puisque Rabbits a déjà pas mal de
carottes à son actif, dont un album sur Relapse.
Voila, ça sert à ça ce genre de série de singles.
Une auberge espagnole où on fait de belles découvertes (peut-être
sans lendemain), des têtes qu'on aurait aimé ne pas croiser
et des valeurs sûres qui valaient le déplacement. Hell Comes
Home ne va sûrement pas en rester là, cogite déjà
à d'autres séries mais l'effort que représente ce
volume 1 est à saluer.
SKX (21/10/2012)
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