vincas
douchemaster

Comment faire saigner ce bon vieux rock'n'roll, le saccager à coup de santiags, toujours faire du neuf avec de l'ancien, Vincas le sait mieux que quiconque. Démonstration de force d'un nouveau groupe d'Athens, Géorgie, qui avait sorti à 100 exemplaires son premier album par ses propres lubies avant que Douchemaster ne flaire le bon coup et le diffuse à un monde de pouilleux toujours baveux devant l'odeur de souffre. Blood Bleeds le bien nommé, c'est les Stooges (assez saisissant sur Deadache), le Gun Club, Gallon Drunk avec le son de Part Chimp, le déhanché sexy et pervers de Suicide ou primaire des Cramps, le sens du riff qui tue, simple, implacable avec une approche noise-rock. C'est fielleusement rock'n'roll, fiévreusement agressive, botte le cul du swamp rock, lui enfonce la tête dans le bayou, le transporte dans les grandes rues froides du nord en leur apportant un grand coup de chaud. Le trio alterne les chevauchées fantastiques et les duels, les yeux dans les yeux, le temps en suspens, la grosse ligne de basse comptant les coups de gong avant que les cow-boys ne dégainent et sèment la terreur. Une basse qui vous cogne continuellement le bas ventre sur les onze titres expéditifs et droits dans leur botte, la guitare qui fuzz, qui couine et un chant sur de lui et viril qui vous fait pousser des poils au cul. Blood Bleeds répand son gros grain, son fiel et inflige une brûlure vénéneuse comme tous les grands anciens auxquels ils font référence et sans avoir à en rougir.

SKX (13/09/2012)