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Vaz
Chartreuse Bull - LP
Sleeping Giant Glossolalia 2011
Six années
que Vaz était en sommeil. Depuis le troisième album The
Lie That Matches The Furniture en demi-teinte. On les croyait
même complètement éteint pour l'éternité
après la sortie d'un quatrième album vers 2009, Pink Confetti,
qu'on attend toujours de voir en chair et en os, sur Narnack records,
label qui rime avec arnaque. Un disque avec trois guitaristes (Adam Marx,
déjà présent sur le 3ème album et Ryan Hamilton
en plus du chef Paul Erickson) et qui n'a jamais vu le jour pour des raisons
inconnues. Mais il existe, il est là, bien enregistré. La
preuve, on vous le fournit généreusement ici. (Le
lien a été supprimé à la demande du groupe).
Entre temps, l'indéboulonnable paire Erickson-Mooridian (batterie)
avait réactivé leur illustre groupe Hammerhead,
le temps d'un EP pour le plus grand bien du porte-monnaie de Tom Hazelmeyer,
boss de Amphetamine Reptile. Mais le duo n'avait pas complètement
abandonné l'idée d'un Vaz indestructible. Recrutement d'un
nouveau guitariste, Tyler Nolan, et enregistrement de onze nouveaux titres,
sur un label inconnu de nos services, Sleeping Giant Glossolalia. Autant
dire qu'il a fallu se lever tôt pour se procurer ce vinyl.
Mais il est là, fièrement posé sur la platine et
il crache un feu de dieu que Vaz ne nous avait pas habitué jusqu'à
maintenant. A croire que les quelques concerts dernièrement avec
Hammerhead leur ont redonné le goût du sang. Avec les albums
précédents, surtout Pink Confetti, le plus pop de
tous, Vaz privilégiait la mélodie, quitte à parfois
se fourvoyer dans une mélancolie et un coté new-wave dont
jamais on aurait cru les géniteurs de Into The Vortex capables.
Chartreuse Bull n'a pas tourné le dos à la mélodie
mais comme au temps de Ethereal Killer, le 1er album de Hammerhead,
c'est sous un bonne couche de crasse avec nappage noisy sans la cerise
et propulsé par les gros bras de Mooridian que ce nouvel album
vous éclate à la tronche. Un retour au source pas synonyme
de retour en arrière. Vaz garde indéniablement sa touche
personnelle, sa sensibilité mélodique, ses quelques finesses
(Prepare to Dive) et allonge une poignée de titres qui font
fondre comme Z Train et Throttle. Des titres malmenés
par les rafales de caisse claire, portés par la voix de Erickson
qui essaye de se faire entendre sous le déluge, les deux guitares
grésillantes de partout, des titres qui ne font qu'avancer, droit
devant, sans regarder vers un passé qui les projette vers un présent
qu'on attendait pas en si bonne forme. Chartreuse Bull, un disque
de jeunes poulains.
SKX (11/01/2012)
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