uselesschildren
ironlung
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Useless
Children
Post Ending//Pre Completion - LP
Iron Lung 2012
Useless Children,
groupe australien, sort son deuxième album. Vous pouvez oublier
le premier, Sky is falling, sorti en 2009 car le gros lot, celui
qui va égaliser toutes les têtes pour mieux les décapiter
par la grande faux du bonheur, c'est Post Ending // Pre Completion,
album réalisé par Iron Lung, label de Seattle décidément
toujours dans les bons coups.
Si je n'avais pas eu le nom sous le nez, je n'aurais même pas été
sûr de reconnaître Useless Children. On avait bien senti poindre
le changement sur l'excellent single Skin, sorti en 2010 par Criminal
IQ. Mais là, ce n'est plus la vitesse supérieure qu'ils
ont passé, c'est la grande roue de l'évolution sautant plusieurs
générations, l'abolition des karmas négatifs, la
purification vers une galaxie nouvelle. Et à grands coups de pieds
au cul, s'il vous plait. A la lumière de ce nouvel album, Sky
is falling apparaît comme un vulgaire album punk-noise braillard,
un peu trop terre à terre par de jeunes chiens fous gratuitement
remontés.
Le plus insupportable était Cinta la batteuse et hélas chanteuse
qui vous donnait envie de lui foutre un sac sur la tête en serrant
bien fort à la base du cou. Depuis, elle a bouffé un rat
et surtout une bonne grosse dose d'effets la noyant sous le déluge.
Un travail sur les voix qui l'a fait perdre plusieurs octaves, donné
plus de coffre et associé au chant d'un des deux autres mâles
du groupe (voir les deux), le cocktail est volcanique. Et il n'y a pas
que le chant qui a pris de l'épaisseur. La bête est en eux.
Tout est plus malsain, torturé, compact. Un ralentissement des
cadences au profit d'un climat encore plus délétère
et une lourdeur accrue. Dans le genre, les deux morceaux représentatifs
de ce nouvel esprit festif sont Walk Away (dont le personnage lizard-ien
de la vidéo
vaut une pub gratos à Useless Children) et les six minutes de Shuffle.
Déflagrations putrides à mèches lentes, flagellations
de cris, pédales wah-wah hurlantes à la mort, déchaînement
auditif, tension lardée, lyrisme sous-jacent qui ferait presque
penser à un Neurosis en formation ramassée et boule de suif,
la densité est énorme et c'est comme ça tout au long
des huit écrasants titres. L'écho de la batterie sur Locked
Groove résonne encore pendant de longues heures après
sa fin, chaque rythme cogne comme un bûcheron dans une cage d'acier,
les lignes de basse ont gagné trente kilos, ça grésille
de partout dans la tête, une joute quasi animale et des guitares
comme si il y en avait tout un bataillon.
Useless Children a élargit sa palette d'horreur, multiplié
les champs sonores, a mis toutes les chances de son coté en demandant
à Alex Newport de mixer la bête. Le punk qui ne voyait pas
plus loin que son postillon s'est mué en un monstre rempli d'idées,
une entité noise bruitiste maniaque, sûr de sa force et de
sa folie. Le trio a ouvert ses chakras, se laisse aller, met le feu à
la fourmilière et nous inonde d'un album colossal.
SKX (03/07/2012)
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