unsane
alternativetentacles
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Unsane
Wreck - LP
Alternative Tentacles 2012
Les Ramones
de la noise, les Lungfish de New-York, les gars qui se répètent
inlassablement depuis 1990, les indestructibles Unsane sortent leur septième
album. En même temps, les gars ne sont pas dupes. Si on se réfère
à l'interview de Chris Spencer dans le n°9 de Noise, c'est
un Spencer hilare qui répond ironiquement un Comment ça
on a évolué ? au journaliste qui avait osé émettre
l'idée d'une évolution chez Unsane. Le groupe a eu une (énorme)
bonne idée en 90 et depuis, Spencer and co ne font que l'exploiter
à fond, la dupliquer avec plus ou moins de bonheur. Désormais,
tout l'intérêt réside dans l'appréciation de
ce plus ou moins.
Pas bégueule, Unsane n'a pas tranché, malgré tout
le sang sur la main, et fourni autant de plus que de moins, avec un peu
de tiède entre les deux, autant de raisons de foncer tête
baissée dans les affres du noise-rock de Unsane, comme à
la première heure, que de perches pour leur tailler un costard.
Mais avec toujours cette bienveillance sur un groupe qui a donné
beaucoup et sur qui on ne peut cracher comme sur un vulgaire groupe de
marionnettes. C'est que je viendrais sentimental en vieillissant !
Unsane maintient donc le mythe flamboyant avec une poignée de titres
nous rappelant pourquoi on a adoré Unsane un jour. Rat,
Metropolis, Ghost, Roach, Pigeon avec sa guitare
slide et qui était sorti à l'origine sur un single en version
numérique (autant dire qu'il n'a jamais existé) sur le propre
label de Spencer, Coextinction records, autant de titres qui font qu'on
ne peut toujours pas bouder Unsane, sauf pour les blasés et les
coincés du sphincter.
Sphincter qui pourtant va se serrer à l'écoute d'autres
titres. Decay pourrait être le premier de cette triste série
mais finalement, il finit par bien passer, bien mieux que No Chance.
Non seulement parce que je n'ai jamais pu saquer l'harmonica chez Unsane,
renvoyant à leur fameux Alleged pataud du troisième
album Scattered, Smothered & Covered que j'ai toujours allègrement
zappé, mais surtout à cause du jeu de batterie de Signorelli
en mode automatique. Et des rythmes sur lesquels Signorelli ne se foulent
pas, il y en a plusieurs sur Wreck. Don't est un autre exemple,
ce rythme faussement lent ou lourd (au choix), enlisant la machine meurtrière
Unsane dans une arrière cuisine où la routine l'emporte.
Et puis, il ya Stuck agitant tout le landerneau du noise-rock et
qui me donne envie d'embrasser fougueusement ma pelle à tarte.
Ou de faire comme le titre suivant, Ha Ha Ha, reprise de Flipper
clôturant magnifiquement et sarcastiquement l'album, rire à
gorge déployée, rire de hyène sur ce monde rock prenant
les choses bien trop à cur, se foutre de la gueule sur le
sérieux de fans qui ne laissent rien passer. Longue vie à
Unsane.
SKX (06/04/2012)
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