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Three In One Gentleman Suit
Pure - CD
Les Disques du Hangar 221 2011

La pochette est splendide. Le coup du calque par-dessus la pochette de base est classique mais ça marche toujours. Comme quoi, avec un minimum d'idées, on peut faire un digipack qui n'a rien à envier, ou si peu, à un vinyle. Et sous le calque, un halo blafard qui aurait très bien pu résumer le ressenti d'une musique qui ne nous éclairait pas sous les meilleurs auspices. Toujours se méfier des premières impressions.
Un disque qui sentait trop la chaleur de leur Italie natale (Modena), les paillettes et le strass, une formule hybride de pop-math-rock dansant contente de son sort, enlevée et répandant trop de bonheur pour un vieux bougon qui a du mal à sortir de sa cave. J'ai toujours cet arrière-goût dans la bouche mais heureusement, il y a bien d'autres éléments dans ce quatrième album dont l'écho des précédents résonne d'un profond silence. Le halo cache de nombreuses zones d'ombres.
Certes, la production et les arrangements sont soignés, le trio n'est pas avare de claviers et de synthés n'excellant pas tous dans une sonorité neutre, de rythmes sautillants et de mélodies dévalant parfois une pente dangereuse. Ca devrait suffire à vous faire fuir. Mais le trio a le don de transformer ça en compositions qui tiennent la route, de la richesse musicale apportant de l'épaisseur, de la virulence surprenante (comme sur Mountains vs Plain, de loin le morceau le plus prenant), en partie grâce à un chant intense. Un chant qui sait aussi se faire plus bizarre, rappelant celui de Xiu Xiu en moins théâtral, tout comme l'aura de certains morceaux. Pop fastueuse, quasi symphonique (le superbe In the neighborhood), alliant des rythmes nerveux, des recoins sombres et un sens mélodique affirmé et jamais mièvre (ou presque), évitant ainsi le préciosité entrevue lors de la première écoute.
Un assemblage de sensibilités contraires, de morceaux qui peuvent vous irriter au plus haut point avant de finir par vous séduire, quand c'est pas les deux et son opposé exactement au même moment, de passages jouant les putes de luxe avec qui vous finirez par coucher quand même. De l'electro-pop se télescopant avec des angles plus durs et emo dans le bon sens du terme. Oui je sais, ça fait toujours peur. Mais il est comme ça cet album, aussi crispant que charmeur.
Ce calque n'a pas révélé tous ces mystères, fait voir la réalité de façon déformée et si cet halo est loin de nous aveugler, il possède suffisamment de lumière pour ne pas le snober.

SKX (29/01/2012)

P.S. : Ce disque est une collaboration entre plusieurs labels européens. Outre les français des Disques du Hangar 221, vous avez Upupa, Fooltribe (bonjourno Tizio !), In The Bottle et diNotte pour l'Italie et Subroutine pour la Hollande. Sites sur lesquels (site du groupe compris), vous pourrez télécharger cet album en toute légalité.