talknormal
joyfulnoise
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Talk
Normal
Sunshine - LP
Joyful Noise 2012
Après
le Sugarland,
Sunshine éclaircit l'actualité du duo new-yorkais
Talk Normal (qui doit son nom à l'anthologie Talk Normal
de Madame Lou Reed, alias Laurie Anderson). Un deuxième album n'apportant
pas de grands changements à une musique très ancrée
dans sa ville natale. Ce qui ne souffre d'aucune gêne tant le noise-rock
arty aux structures erratiques de Talk Normal offre un tas de constructions
et déconstructions possibles.
Andrya Ambro et Sarah Register, respectivement à la batterie et
à la guitare ou basse n'ont pas la prolixité instrumentale
en fil rouge. Elles jouent juste le nombre de notes qu'il faut, pas une
de plus, aussi bien pour des raisons de limite technique (dans la plus
belle tradition punk) que par souci esthétique, faisant avant tout
briller Sunshine par de lumineuses idées et un feeling original.
Minimale, répétitif, rugueux, tissant sobrement des mélodies
atypiques, le duo excelle dans les articulations sur le fil du rasoir
et de petits détails/arrangements qui font tout le charme de compositions
révélant beaucoup d'éclat derrière l'âpreté
apparente. Un des plus bel exemple est Bad Date, avec l'ajout du
saxophone de Vanessa Roworth. Un simple coup métronomique sur la
claire et la grosse caisse, un accord de basse, l'intervention bruitiste
du saxo, un petit gris-gris de la batteuse et le tour est somptueusement
joué.
Et si j'ai omis de parler du chant, c'est parce qu'il tient une place
prépondérante dans la musique de Talk Normal et pas que
sur ce morceau. Ca chante séparément, ça chante à
deux, à tour de rôle, ça parle, les chants se complètent,
s'entremêlent, force mélodique prédominante, ça
vient des tripes et du cur, jusqu'à devenir l'instrument
principal sur Hot Water Burns. Le travail dans le placement des
cordes vocales qu'elles ont superbes est à saluer, donnant de la
chaleur et de l'humanité à ce minimalisme rock.
En ouverture et en fermeture d'album, Talk Normal a remis Lone General
et Hurricane, soit l'intégralité de leur single
paru en 2011 sur M'Lady's records, mais dans des versions réenregistrées
et légèrement modifiées. Deux titres encadrant des
compos évoquant toujours un arrière-goût de Sonic
Youth quand Register se met à la guitare mais qui doit avant tout
à son propre talent pour nous ensorceler (Short This Time),
scotcher ou malmener comme sur le heurté et habité Baby,
Your Heart's Too Big.
La confirmation d'un groupe s'inscrivant à merveille dans la lignée
des UT ou Live Skull et sur lequel il faut désormais compter.
SKX (06/12/2012)
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Bad
Date
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