thesunglasses
armyofbadluck

On est bien d'accord que l'Anglais a parfois du bon parce que franchement, ce nom de groupe craint et, en français, ça le ferait encore moins. Les Lunettes de Soleil, ce soir, en concert dans votre ville ! Le bide assuré. The Sunglasses brillent du coté d'Atlanta et refont le coup du premier album qui avait mis du temps à nous faire voir sa petite lumière interne. Mais une fois les lunettes bien chaussées sur le nez, The Sunglasses nous fait admirer tout son savoir-faire. Le ton s'est légèrement durci ou, plus exactement, les morceaux qui laissaient dévoiler leurs sentiments et de la retenue ont disparu. C'est du noise-rock hargneux, hardcoreux sur les bords, des nausées de Hawks, leurs compagnons de ville et toute une tripotée de sales groupes dans le genre avec des relents de noise made in Chicago ou de Pittsburgh quand les groupes de beautiful losers comme Jumbo et Six Horse mettaient du baume au cœur dans l'angularité du noise-rock.
Mais The Sunglasses, c'est la version courte et ramassée. Neuf titres dépassant rarement les deux minutes et tapant dans le foie d'un chanteur, Josh Lynder, à la voix trafiquée, hésitant entre le parlé, le saoulard et le bileux. Le noise-rock de The Sunglasses a gagné un poil de virulence mais une violence titubante, jamais vraiment frontale et tordu dans sa chair. On pourrait reprocher une trop grande uniformité des compos qui ne seraient pas plus mal si elles prenaient un peu plus de longueur et d'ampleur mais en quinze minutes, on n'a pas le temps de perdre son souffle. Un groupe qui peut devenir un tout bon.

SKX (15/10/2012)