swanndanger
messmeup

Ce single est sorti depuis septembre 2010 et sa caractéristique principale est d'être introuvable. Invisible chez les mailorders, un label qui ne répond pas aux mails, à croire que certains mettent un point d'honneur à laisser pourrir leurs réalisations au fond d'un carton. En plus, ce 45 tours miraculeusement trouvé sur ce catalogue ne figure plus à l'étalage. La fenêtre spatio-temporelle était très serrée et se referme à jamais sur une musique mystérieuse, noire et dans laquelle brille une petite lumière revigorante.
Le trio garde une flamme identique à son précédent disque. Un trio drapé de sombre, rythmique tribale, exit la guitare, voix cérémoniale et envoûtante de Cynthia Mansourian, quelques effets synthétiques ou qui y ressemble et trois inédits à nouveau hypnotisant. La face A ne porte pas toujours bien son nom mais pour le coup, Stacatto est le titre phare. Sur un fond d'orgue de messe sifflant, le couple basse-batterie dresse un fin tir de barrage à faire peur à tous les corbeaux, son de basse rond et orgueilleux. Sublime titre.
La face B porte souvent bien son nom mais pour le coup, les deux titres n'ont pas à rougir de la comparaison avec l'autre face. A Minor Heartbreak se la joue plus hargneuse, on jurerait entendre une guitare, le batteur martyrise avec classe ses toms basses, des triturations sonores vampirisent le théâtre, même le chant se fait plus mordant. A peine le temps de respirer que deux minutes plus tard, Thee Mighty Fall enchaîne sur fond de corne de brume rentrant au port et d'une tribalité jamais prise à défaut. Le post-punk légèrement lugubre sur les bords de Swann Danger est une nouvelle fois un sans faute.
Ça valait bien toute cette attente, en espérant que leur nouveau single sur 16OH records, à sortir incessamment sous peu, ne mette pas deux ans pour franchir l'Atlantique.

SKX (30/06/2012)