slugguts
sacredbones
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Slug
Guts
Playin' In Time With The Deadbeat - CD
Sacred Bones 2012
La vie de
Slug Guts n'a rien à voir avec la vie des Mormons posant sur la
pochette. Séjours en hôpital psychiatrique, prison, centre
de désintox, un des membres du groupe qui n'a pas le droit de quitter
l'état du Queensland. Je sais que ce n'est pas bien de tout répéter
ce qu'on lit sur internet mais si tout ça est vrai, le tableau
de chasse est édifiant et pourrait expliquer qu'il ne faut pas
s'attendre à des miracles avec des enfants de choeur pareil. L'album
parfait attendra. Ou ne viendra jamais d'ailleurs.
Le cas de Slug Guts a quelquechose de désespérant. Ils avaient
pourtant mis les bouchées doubles. Recrutement d'un saxophoniste,
un deuxième guitariste, nouveau batteur (celui de Per
Purpose), un single aguicheur, la fête va être folle,
vous allez voir ce que vous allez voir, messieurs-dames ! approchez !,
ce troisième album, ça va être le bon, l'apothéose,
yen aura pas pour tout le monde. Résultat : pétard mouillé.
Certes, des étincelles sont présentes mais le sentiment
général va encore vers le désappointement. On se
demande la plupart du temps ce que vient apporter ce foutu second guitariste.
Le saxo est souvent là pour faire joli et n'apporte que très
peu d'ouvertures sur d'autres possibilités créatrices. La
voix est cachée sous la reverb parce qu'elle est à chier
et le guitariste principal Jimi Kritzler semble toujours jouer les mêmes
notes. De morceau en morceau. D'album en album. Pourtant, malgré
ce noir tableau dressé, Playin' In Time With The Deadbeat
n'est pas désagréable. Une noirceur, un dégoût
ordinaire transpirent de chaque titre et entretenant la tension. Une poignée
de titres sortent du lot. Le titre phare du single précédent
(Stranglin'
You Too), Order of Death, Scum,
la vénéneuse ballade Do you wanna hang right there ?,
Glory Hole, quand Slug Guts arrivent à exporter dans ses
chansons un peu de la folie qui gouverne sa vie quotidienne, sortant du
schéma prévisible de leur fond de commerce habituel et faisant
(un peu) oublier l'apport de leur influence incontournable, The Birthday
Party.
Pour le reste, cette nouvelle plongée dans le bain du swamp-rock
acide des Australiens ronronne. C'est minimum syndical sous le soleil
de plomb de Brisbane. Je crois surtout qu'il faut accepter que Slug Guts
ne soit que d'honnêtes musiciens, des besogneux dont les fées
de l'inspiration divine ne se sont pas penchées sur leur berceau.
SKX (02/10/2012)
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