Les charmantes têtes blondes vont voler. Domaine du crime avec le duo de Floride Panzram, dont le nom provient d'un serial-killer américain hors-catégorie au début du XXème siècle (Carl de son petit nom), et le trio Shoppers qui fait toujours son commerce dans la douloureuse équation bruit et mélodie. Après un remarqué Silver Year, premier album entêtant et rougeoyant, Shoppers continue de faire fondre les cœurs sous une grosse couche de saturation. La voix est peut-être un peu plus en avant, bénéficie d'un son moins crade mais une certitude, ces deux titres, toujours sans nom, perpétuent le sacrifice au Dieu volcan, ruisselant d'un bonheur tout simple et d'une lave sonore coulant comme du miel sous les scories. Les plus beaux rejetons de la noisy-pop anglaise sont new-yorkais et Shoppers lui explose bien la tronche.
J'arrive en terre inconnue avec Panzram. Et comme c'est toujours quand vous vous attendez à rien de précis que les baffes sont encore plus grandes, je ressort cinq minutes plus tard, l'oeil hagard, un fiévreux sourire au milieu de la figure. A deux, Panzram débite comme quatre un hardcore-noisy dans le style Pollution et une pointe de Playing Enemy dans le chant fin du monde expulsant des années de frustration, sous une fine couche d'étincelles, de verres pilés et une lumière aveuglante. Deux titres, Born With a Bad Haircut et Cause Celebre, furieusement tendus et furieusement bons. Je repars conquis et le terrain saccagé.

SKX (06/03/2012)