shinybeast
littlemafia
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Shiny
Beast
Stop Looking At Us... We're Waving Goodbye - CD
Little Mafia 2011
Une compilation
en projet depuis des lustres et voyant enfin le jour. Loser un jour, loser
toujours. A leur grande époque, entre 1991 et 1994, et qui s'est
résumé à un single sur Boner records, label qui avait
alors le vent en poupe avec des sorties des Melvins et Steel Pole Bath
Tub, Shiny
Beast n'en avait nullement profité. Il faudra attendre trois
années plus tard pour les voir sortir un split LP avec Regraped
sur un obscur label (Blast-O-Platter), disque déjà difficilement
trouvable à cette période alors que Shiny Beast s'est déjà
dissout dans l'indifférence générale. Un groupe qui
n'a jamais (trop) bougé autour de son Raleigh natal, en Caroline
du Nord, mais qui, le temps de ce fameux single, aura fait baver tous
fans de noise-rock qui se respectent.
On retrouve bien sûr ce single (quatre titres en 7'' et cinq sur
le CDEP), les huit titres du split LP et surtout cinq inédits enregistrés
durant la même session que les fabuleux morceaux du single, dont
un (Texasatan) qui se retrouvera finalement sur le split LP et
une compilation (Pyloric Waves sur D-Tox records). Si on se confère
aux écrits du batteur Brian Walsby à l'intérieur
du livret du présent CD, c'était la meilleure chose qu'ils
n'ait jamais faite : It was too bad that Shiny Beast never recorded
anything that sounded anywhere as good as this stuff. Et c'est vrai
que ces onze titres auraient fait un parfait album. Un grand et bel album
de noise-rock qu'on aurait soigneusement rangé aux cotés
des albums de Six Horse ou Table. Que ce soient les incontournables énormes
tubes du single (Lodestar avec Soo Young Park (Bitch Magnet et
Seam) au chant ou Glaxo et Empath avec Mike Carden et sa
voix furieusement abrasive) ou Chuck Norris et A Little Story,
inédits qui ont bien faits de sortir de leur boite, Shiny Beast
montre qu'ils étaient les princes d'un noise-rock véloce,
alerte (les morceaux vont très rarement au-delà des deux
minutes), souple et coupant, rappelant les rois du genre, les indispensables
Swob.
En ce qui concerne les titres du split LP, nous n'irons pas jusqu'à
dire comme Brian Walsby que, sure it sounded like shit, loin de
là mais il est vrai que, malgré le lieu et le type derrière
la console (un certain Jerry Kee) identiques à la session d'enregistrement
de 1991, le son a perdu de sa force de pénétration. La qualité
des compositions reste tout de même élevée avec des
hymnes en puissance comme Following Coretta, Schneider and Weasel,
She Smelled of it et Mergatroid. Le groupe avait enrôlé
une nouvelle bassiste (Kim Walker), était passé en mode
tout instrumental mais le savoir-faire pour torcher des compos noise-rock
pointues et ludiques n'avait pas disparu.
La compilation ne s'arrête pas là. Shiny Beast nous gâte
avec trois autres inédits (même si Willard figure
sur The Friction Media Compilation, jamais entendu), enregistrés
par Ian Davis entre 93 et 94 et la présence de leur tout dernier
concert avant séparation définitive. Quinze morceaux enregistrés
au Gillie's, chez eux à Raleigh, le vendredi 28 juillet 1995. Le
problème de ce genre de compilation est qu'après le vingt-deuxième
morceau, on est un peu gavé. Quand en plus, on n'est pas fan à
la base de live et que les morceaux exécutés ce soir là
n'apportent rien de plus par rapport aux originaux studios, la tendance
serait à zapper la fin du CD. On gardera donc cet ultime témoignage
pour le total inédit n'existant que sous cette forme (Captain
Blockhead) et Salt & Water, une reprise de Erectus Monotone,
autre groupe local dans lequel Brian
Walsby jouera plus tard, notamment le temps d'un split avec Polvo
(Erectus Polvotone !). Mais à en croire les nombreux et chaleureux
applaudissements entre chaque morceau, le public avait l'air d'être
ravi pour cette dernière et on les comprend aisément.
Rattrapage primordial et ultra nécessaire avec cette rétrospective.
SKX (06/02/2012)
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