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Running aime se compliquer la vie. Et celle de ses auditeurs. En vrac, Asshole Savant est un Long Play mais tournant en 45 tours. Si vous cherchez la face B comme il est indiqué dans les crédits, il ne faut pas retourner le disque puisqu'une seule face est gravée, et sur cette fameuse face B, d'habiles gribouillis s'affichent. Non, cette face B, il faut la chercher sur un flexi, un single tout mou et intégralement orange, mais qui a une forme carrée, gravé aussi d'un seul coté, qui lui tourne en 33 tours et se termine sur un stressant locked groove. Mon tout est dessiné par William Keihn, le mec à qui on doit toutes les pochettes surréalistes de Thee Oh Sees. Vous avez dit arty ? Sans doute sur les bords mais en attendant, on s'amuse comme on peut et j'aime ça.
Devant cette débauche d'amour, Running a gagné du terrain sur les hordes de saturations et de reverb qui avaient envahi le précédent album. Leur nucléaire punk-noise de pouilleux prend des allures de garage-trashy. La musique de Running n'est pas encore cette toile cirée où aucune aspérités n'affleure mais on serait presque tenter de danser le hula hoop sur des charbons ardents. Le trio de Chicago continue de frapper dur et droit mais avec un certain sens du discernement, des morceaux où chaque instrument se fait entendre distinctement et n'hésitant pas à s'épancher au-delà des trois minutes, avec quelquechose qui ressemble à un début et une fin, notamment sur le meilleur morceau (Asshole Parade) de ce court album que Running a vicieusement placé sur le flexi. N'empêche, on risque de plus se souvenir de ce disque pour son packaging tordu que pour sa musique.

SKX (22/09/2012)