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Plebeian
Grandstand/Cortez
I.W.W.O.Y.T.W.Y.W.O.M/A.F.D.N.T.E.D.E.V.L.S - split 10''
Basement Apes Industries, Throatruiner, Get A Life 2012
Si on devait
jouer au portrait chinois, à la question si tu étais souffrance,
je répondrais sûrement le split 10'' entre Plebeian Grandstand
et Cortez. J'en ai mal pour eux. Toulouse contre la Suisse mais même
combat. Ca se débat dans des profondeurs de noirceur insondable.
Un seul titre chacun, douze minutes à chaque fois de vallées
de larmes et des titres de morceaux pour fans de Scrabble. Le vinyle est
blanc immaculé, le rond central est noir, l'insert est énigmatique,
le reflet est absent et la saillie est abyssale.
Toulouse cité rose. Plebeian Grandstand pourfend un hardcore épais
comme un mur des lamentations, brisé centimètre par centimètre
par une lenteur et une lourdeur maladivement planifiées, explosant
le carcan d'un style devenu trop étroit. Torturé n'est pas
un vain mot. Les chants se répandent comme des succubes à
cornes, l'adrénaline monte peu à peu et je ne vois que les
Italiens de Gerda à l'heure actuelle pour mettre autant de densité,
d'intensité, la tête dans la merde noire et une folie cathartique
à l'arrivée. C'est pas de tout repos, la boule de nerf est
épaisse et impénétrable mais on ne peut que s'incliner
devant un tel carnage exécuté avec des gants de grands psychopathes.
Chez Cortez, on respirerait presque. Les Suisses s'y connaissent pourtant
pour vous mettre la tête sous la ligne de flottaison mais leur titre
en plusieurs mouvements donne une chance de reprendre son souffle. Là
encore, il n'est pas pensable de mettre son bras sans en retirer un moignon,
l'adrénaline est un troisième poumon, la densité
est écrasante mais du relief, tu verras ton salut. Cortez n'avait
pas donné signe de vie depuis un split
avec Ventura en 2005 et un album la même année, Initial,
qui m'était totalement passé inaperçu. Un long silence
profitable puisque le Cortez ressuscité est une machinerie infernale,
à l'architecture démesurée et signant royalement
son retour.
En matière de hardcore-noise-metalcore appelez ça comme
vous voulez du moment que ça saigne, on pense toujours que le tour
est fait mais il existe toujours une possibilité d'aller plus loin,
plus profond, plus douloureusement, plus extrême tout en restant
humain. Ces deux groupes continuent donc de creuser et jamais deux fois
douze minutes n'auront passé aussi vite.
SKX (01/12/2012)
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