pigs
solarflare
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Pigs
You Ruin Everything - LP+CD
Solar Flare 2012
Les cochons
qui sommeillent en Pigs sont trois vieux singes à qui on n'apprend
plus à faire des grimaces. Dave Curran, principalement connu pour
son poste de bassiste chez Unsane mais qui a également joué
dans Player's Club avec Jim Paradise qui tient désormais les baguettes
chez Pigs (après les avoir tenues aussi chez Hell No). Le troisième
groin est Andrew Schneider, ex-bassiste assommeur de Slughog
et surtout connu pour son travail de producteur émérite
(Converge, Keelhaul, Made out of Babies et
Unsane !). Tous copains
comme cochons.
Un trio qui parle le même langage, batifolant depuis leur prime
jeunesse dans une auge où le noise-rock est un sacerdoce, un véritable
bain de jouvence dans lequel ils se vautrent allègrement. Les trois
membres ne savent faire que ça. Ils le démontrent encore
fièrement sur You Ruin Everything, premier album qui ne
gâche rien. Un noise-rock râpeux, les deux pieds (de cochons)
fermement dans le sol glaiseux avec son quota de lignes de basses rugueuses,
de lourdeur lancée à pleine vitesse, de mid-tempo pesant
et un Dave Curran qui prend du galon en passant à la guitare et
au chant qu'il a divinement éraillé. Les six cordes, il
les manie, les triture, les saccage à la perfection, rempli l'espace
de riffs simples et abruptes, de simili soli baveux mais aussi de quelques
parties fines et arpèges qui apparaîtraient presque délicats
dans ce paysage bourru. Parce que malgré toutes leurs mauvaises
manières et leurs pieds crottés, Pigs glisse quelques accroches
qu'on pourrait qualifier de mélodiques. Le très bon Whitewash
qui lave plus blanc, Give It ou le dernier, At Least It's an
Ethos, découpé en deux parties et dont la première
rappelle une mélodie d'un autre groupe new-yorkais qui savait parler
aux sales cochons de flics (Cop Shot Cop) avant l'arrivée bien
sentie de samples idéalement intégrés, enrobant ce
disque d'un parfum bien moins pestilentiel qu'on voudrait nous faire croire.
Alors certes, Pigs ne joue pas de tour de cochon. On sait où on
met les ergots. C'est solide, du sans surprise, les gars ont de la bouteille
dans laquelle ils ont oublié de mettre de la folie mais si vous
êtes des déçus du dernier Unsane,
Pigs se charge de redresser la barre et vous rendra bien plus heureux
que les tristes clowns fatigués d'une pochette somptueuse et d'un
vinyle qui pèse son poids. Au propre comme au figuré.
SKX (31/05/2012)
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