phantomworks
sickroom











































Phantom Works
s/t - LP
Sickroom 2012

Il y a un disque qui n'arrête pas de tourner sur la platine depuis une bonne semaine, la rendre folle, c'est le premier album de Phantom Works. Je ne connaissais rien à l'existence de ce groupe de Chicago, n'avais jamais entendu parler de leurs deux premiers singles, l'ignorance totale, un groupe débarqué de nulle part. Cette apparition soudaine n'en est que meilleur. Découvert par hasard en allant glander sur le site de Sick Room records, en me disant naïvement que cela faisait longtemps que le label n'avait pas sorti quelquechose de valable, j'ai eu mon démenti et il est cinglant.
Ce même label parle de Tar et Hot Snakes pour tenter d'épingler la musique de Phantom Works. Je ne peux qu'abonder en leur sens. Et préciser que la mixture est unique. Le coté implacable de la rythmique propre au son de Chicago, la caisse claire qui claque, le coup de cymbale qui part au bon moment et met le feu au poudre comme sur le titre d'ouverture, I Think You Know. Mais une rythmique qui sait faire simple, droit et reposant uniquement sur la batterie puisque Phantom Works est un trio sans bassiste, libérant ainsi de l'espace pour les deux guitaristes et leurs chants. C'est le coté Hot Snakes (particulièrement sur Ozone Degenerate), la chaleur du rock'n'roll, du riff pouvant s'avérer basique et ultime, donnant envie de pousser la gueulante en même temps qu'eux. Et puis, ça peut devenir aussi sérieux, viril avec cinq minutes d'un grandiose The Science of Hating, surtout quand les lignes mélodiques se dédoublent, se renforcent sur la fin ou Pathetic Apathetic, tendu comme une arbalète. Faire quelques clins d'oeil à Shellac, inviter un pote, Nick Meiers, pour chanter sur The Voices of the People, donnant une coloration Colossamite, bien que ce ne soit pas le groupe auquel je pense et que j'ai sur le bout de la langue. Et puis un brin de détente, toujours, pour faire passer la pilule, avec un Static Refrain soldatesque et presque sautillant.
Neuf titres, neuf bonheurs, une réussite totale, jusque dans la pochette gatefold signée Pall Jenkins (Black Heart Procession) et les photos à l'intérieur de Masaru Mitsu.







Phantom Works
Sick Machine
7''
Self-released 2010

Deuxième single, réalisé par leurs propres moyens, tout comme le précédent single (SuitSab/Double Krakow), Sick Machine a été enregistré en 2009 par un des deux guitaristes, Kris Poulin (l'album sera enregistré et mixé par tout le groupe) et représente un condensé parfait, en deux minutes, du pouvoir attractif de la noise féline de Phantom Works. Face B, deux titres, Pure Error et Song Ate dont le riff semble piqué à un morceau de Shellac. Une manière d'illustrer musicalement la pochette et de dire que le rock n'est qu'une histoire de recyclage perpétuel.
Phantom Works a également sorti un autre single, Live E.P., quatre titres enregistrés, devinez comment… oui, en concert, bravo et que vous pouvez télécharger sur le label Power records.

SKX (04/04/2012)