nitwits
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Nitwits
Some Kind Of Bizarre Thing Happened - CD
Self-released 2012
Retour des
Marseillais de Nitwits après quatre ans de silence discographique
- mais j'avoue ne jamais avoir vu leur nom sur des affiches de concerts
de France et de Navarre - et leur album Le
Marécage de la Mélancolie. De là à
dire que c'est un groupe discret et je-m'en-foutiste, je n'oserais pas.
Par contre, dire que c'est un groupe qui le fait avant tout pour le fun,
descendre des bières entre potes le week-end (et aussi du whisky
(avec des glaçons, l'infamie !) si l'on croit la photo intérieure
du livret) et faire du bordel en prenant du bon temps, s'avancer sans
risque on peut. Un groupe revendiquant haut et fort son éthique
DIY, prenant le soin de préciser que leur musique ne comporte pas
de samples, pas de synthé, comme si ne pas utiliser ces gadgets
augmentait leur crédibilité rock.
La musique est à l'avenant. Leur punk-rock-noisy est anti-mélancolie
(de marécage), anti-prise de tête, ça batifole avec
entrain et suffisamment de rugosité pour que ça ne fasse
pas pshiiit. On se prend à rêver des Violent Femmes, des
Feelies dans les meilleurs moments, de pulsations foncièrement
rock'n'roll et surtout l'envie d'en découdre avec de multiples
genres et ne pas se donner de limites. Ca donc tendance à partir
dans toutes les directions avec en seul fil rouge la baston et l'éclate.
Some Kind of Bizarre Thing Happened peut donc se danser (Cool
Busy), faire comme si Le Singe Blanc faisait du punk-rock sur The
Monkey song et son chant de chimpanzé dégénéré,
aligner une chanson pop-rock d'une fluidité et fraîcheur
surprenante (Wei Wu Wei) et de sauter sur un morceau garage-sixties
dérivant dans des digressions soniques. Un disque qui ne souffre
pas d'une production monstrueuse ou d'un son de guitare en avance sur
son temps, un disque tellement hors des modes comme ils disent qu'il peut
paraître anachronique, vieillot, banal, notamment sur les deux hidden
tracks qu'ils auraient mieux fait de noyer dans le vieux port. Mais comme
pour le précédent album, il n'est pas interdit de ne pas
se laisser séduire par leur enthousiasme d'éternels teenagers
bien que pour ma part, l'écoute de ce disque se fera comme ils
font de la musique, en dilettante.
SKX (30/11/2012)
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