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Movie Star Junkies ne nous refera pas le coup une deuxième fois. Le coup de la deuxième lame qui vient amoindrir la déception goûtée au premier tour, le coup de A Poison Tree qui s'était finalement révélé plus piquant qu'à l'origine. Son of the Dust, troisième album des italiens de Movie Star Junkies, est réellement décevant. Après la première, la seconde et tous les écoutes suivantes. On le sentait bien venir cet album sur lequel les ardeurs allaient être tempérées, l'évolution vers des cieux moins chaotiques. Mais si l'eau mis dans le vin du précédent album n'empêchait pas Movie Star Junkies de garder de la cuisse et de la profondeur, Son of the Dust est devenu transparent comme de l'eau de roche, sans une once d'intensité, un ronronnement inoffensif, bref un Son of the Dust qui porte bien son nom. De la poussière de Bad Seeds, accompagnant Nick Cave dans ses parties de pêche. De jolis chœurs féminins, un crooner traînant son spleen, un piano printanier, guitares claires et maigrelettes, un rythme peinard et des compositions ôtant toute envie de lever le coude à leur santé ou de sauter sauvagement sur les tables en hurlant comme un damné toutes ses turpitudes existentielles. La faiblesse de cet album ne réside pas dans ce nouveau parti pris, cette volonté bien légitime de ne pas refaire le sempiternel même album, cette accalmie généralisée qui aurait pu engendrer des morceaux beaux, poignants, solaires et autres qualificatifs provoquant le frisson, le fond de l'œil humide et vous retournant le bide. Non, ces dix morceaux sont juste gentils (au mieux), désuets, insipides, creux, sans âme et autres qualificatifs provoquant l'ennui et la déconvenue. Espérons qu'en concert ils gardent tout de même la hargne d'antan.

SKX (22/04/2012)