mombu
subsound
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Mombu
Zombi - LP
Subsound 2012
Mombu, c'est la rencontre originale entre un saxophone et une batterie
en pleine Italie. D'un coté, Luca T. Mai, connu pour ses soufflantes
dans son rutilant saxo baryton au sein de Zu. De l'autre, Antonio Zitarrelli,
batteur chez Neo, un groupe qui cause à beaucoup moins de monde.
Et au milieu, notre tête en guise de punching ball.
Un album dont une première version est sorti en 2011 sous le nom
de Mombu. C'était du tout CD alors que cette fois-ci, le
label italien Subsound sort la version vinyle, opte pour le nom Zombi
car nous le valons bien, avec un nouveau mix, une nouvelle masterisation
et un titre en plus, Zombi, toujours lui, qui est en fait une reprise
de Fela Kuti réarrangée et remixée par Husky Hoskulds.
Au jeu des sept différences entre les deux versions, je ne suis
pas sûr de toutes les trouver mais on va dire que le disque a gagné
en puissance, il est forcément mieux, il a meilleure mine, on ne
va pas chipoter pour si peu, n'est ce pas ?! Ca permet en plus de glisser
un fin jeu de mot, du style Mombu tient le bon bout avec cette nouvelle
sortie qui n'en est pas vraiment une.
Mombu, c'est surtout le souvenir d'un concert
en mars dernier. Un concert qui avait pris par surprise et dont le plaisir
se trouve prolongé sur disque, ce qui n'était pas gagné
d'avance, les déflagrations en public ne retrouvant pas toujours
d'échos favorables une fois couchées sur un album. C'est
pas que le duo ait réussi à retranscrire sa pleine puissance
sur disque. Le grain épais vous cognant le plexus avec deux solides
gaillards à quelques mètres de votre nez est incomparable.
Non, ce disque vous amène à un autre stade de la transe
à travers les moults détails dont regorgent les huit compositions.
Alors que sur scène, Mombu passe en force et à pleins poumons,
le disque est l'occasion de noter toutes les richesses du jeu rythmique
de Zitarrelli et les variations de Luca Mei et ses multiples pédales
d'effets. Un mélange incroyable de rythmes tribaux, d'afro-beats,
de gènes jazzy traversées par des lourdeurs métalliques
et un esprit hardcore propre à Zu ou 16-17. Et comme ils ont quelques
invités dont Mike Watt (sur le titre Regla de Ocha semble-t-il
où on entend sa fameuse basse) et la délicieuse voix grind
de Giulio The Bastard (du groupe Cripple Bastards) sur un Zombi
transformé, que d'autres corps étrangers, réels ou
virtuels, parsèment cet enregistrement, venant étoffer,
dérégler le dialogue saxo / batterie, on se retrouve à
ne plus savoir où donner de l'oreille. Le groove incessant, les
polyrythmies ou le martèlement urbain, les percussions, les djembés
(même pas peur car je vous rappelle l'adage : un bon joueur de djembé
est un joueur mort), le saxophone en mode free, les sonorités graves
de ce noble instrument qui vous prennent aux tripes, le feeling éthiopique
qu'il peut adopter, des sons inconnus qui se greffent dessus, des vocalises
de l'au-delà, des bourre-pifs qui succèdent à des
constructions libérées des contraintes terrestres, des reprises
de volées en pleine nuit voodoo pour mieux éclairer notre
lanterne face à cet obscurantisme grondant, tout participe à
l'effet de serre. La divine surprise continue. Mombu file un vrai coup
de bambou.
SKX (04/07/2012)
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