lapince
katatak
boomboomrikordz
attilatralala


La Pince
La Simple - LP + CDr
Katatak / Boom Boom Rikordz / Attila Tralala 2012

La Pince. La Simple. La marade. Association de mots juteuse. La vie est belle et brutale. Cette chronique pourrait s'arrêter là. Ce disque est formidable. Surtout quand tu apprends que La Pince sont quatre Vosgiens exilés en Belgique. Ca craint, t'as pas envie d'aller plus loin. Ca sent le rustre et le laborieux. Heureusement, ce ne sont pas les quatre types glamour de la pochette (dont un ancien ZZ Top) portant à merveille la chemise à carreaux qui font la musique (enfin pas que je sache).
La musique de La Pince n'en reste pas moins coupante. Pas la coupure nette et sans bavure. Nan, celle qui charcute, qui faut s'y reprendre à plusieurs fois pour finir le boulot et qui laisse plein de traces dégueulasses. Rapprochement géographique et fainéantise obligent, La Pince a de faux-airs de Death To Pigs. Surtout qu'un ancien guitariste de Death To Pigs a laissé une lettre d'amour à l'intérieur. Et l'amour, c'est comme la matrice de votre femme, faut pas badiner avec ça. Alors je cherche et j'en trouve tout plein d'amour dans les paroles de l'insert. L'amour maternel pour soulager son fils (La Mole), l'amour du sport (Une Partie d'foot au cachot), l'amour de la nature (Môa j'bronze la, Môa je chasse là, Môa je pêche la), trilogie qui vaut le Goncourt, l'amour des garçons (Christophe Briart, le jeune Gauthier qu'a pas l'air bien dans sa tête, Jean-Jacques) ou des filles obéissantes (Roselyne, mes bottes), l'amour de la religion (Pyjama de Jesus) parce que c'est important de croire en quelquechose, le tout se liquéfiant sous une délicieuse pâtisserie blanche (Crème d'Albert).
Vous avez pigé le niveau ? Le cochon, La Pince le retourne, le découpe en rondelles, le traîne dans la boue. Punk-noisy avec de méchantes attaques de basse à l'avant. La Pince te tient entre ses tenailles. Envoie la sauce bouillonnante et fumante en quatorze mets qui claquent, vent dans le nez pour bien sentir les mauvaises odeurs. Pugnace, dansable, touffu, mélodies tordues et avortées, accroches multiples avec le bout finissant en crochet rouillé, accents du terroir d'un rock fièrement bouseux, La Simple descend de ses montagnes, pervers mais droit au but et inversement.
J'en pince dur pour La Pince.

SKX (17/12/2012)