kowloonwalledcity
brutalpanda

Deuxième album adressé de la baie de San Francisco par Kowloon Walled City. Mastodonte à l'immobilisme dangereux, le groupe continue de flotter sur le tumulte d'un hardcore de roupettes de tigre. Il est tentant de les voir uniquement et bassement naviguer dans le sillage de leurs concitoyens de Neurosis. Traîne ta bosse aux alentours et attends que ça passe. Enlève la dentelle et les oripeaux. Va à l'essentiel. Si vous avez aimez Gambling on the Richter Scale, peu de chance que vous soyez déçus par ce nouvel arrivage. Kowloon Walled City navigue dans des eaux troubles identiques. Rajoute un brin de lumière et d'irridations d'une bonne grosse dose d'abattement et tu obtiens des titres comme You don't have cancer et The Pressure Keeps Me Alive. Le hardcore/sludge de Kowloon Walled City se fait déchirant. Pèse ses mots et ses rythmes. Laboure profond. Passe d'une extatique douleur et lenteur à une beauté sombre trouvant son salut dans des accélérations calculées et lumineuses. L'envie de soulever des fontes et les écraser sur ta misérable gueule.
Scott Evans, le guitariste-chanteur s'est comme d'habitude chargé de l'enregistrement. Chaque instrument se détache distinctement tout en conservant cette patte granuleuse et chaleureuse. Impression étrange de propreté et de malaise. Kowloon Walled City va vers plus de clarté, de majesté, nettoie les orifices tout en maintenant une chape de plomb. Emprunte à un post-rock viril des arpèges lancinants pour mieux le casser en deux sous de gros riffs épais. Mais c'est précisément quand ils accroissent le tempo qu'on embarque plus facilement dans leur vieux rafiot qui en a vu d'autres dans le genre. Car si tout ça est ma foi agréable à l'ouïe grâce à une qualité de compo juste et poignante, la mer est impitoyable et charrie nombre de cadavres de groupes qui n'ont jamais su se démarquer, se répètent inlassablement et finissent par rester dans une rade abandonnée que Container Ships évite pour ce coup ci.

SKX (20/12/2012)