homostupids
fashionableidiots

Force brute de l'appel d'un retour à la nature, Homostupids se pointent là. Un groupe de Cleveland enregistrant comme il joue sur scène. Avec les pieds et de la bière coulant à flot. Avec les bruits de fond, les pains et les morceaux qui ne veulent pas démarrer (Wildman), un chant qui ne connaît pas le terme harmonie (le désastreusement bon Starman qui ne dure heureusement que cinquante-trois petites secondes) ou sur Beneath The Blackman avec des bruits de clefs, un type qui monte un escalier, le doux son de l'urine sur le fond de la cuvette, la chasse d'eau avant que le riff de guitare qui tournait dans le fond depuis le début ne finisse par couvrir ce triste spectacle, que le morceau n'explose ce morne quotidien à grand coups de décibels.
Un troisième album pourtant moins chargé en saturation et distorsion que The Load, le précédent disque, sorti sur, je vous le donne en mille, Load records. Suffisant pour que certains ayatollahs du punk crient à la disgrâce. Employer le mot production reste un gros mot et si ces neuf titres bavent moins que par le passé, qu'un semblant de début et de fin existe et qu'une certaine mélancolie s'installe, Homostupids reste ce groupe de sales punks rudimentaires défiant Flipper sur le registre du morceau joué sur une corde de basse branlante et deux accords syndicaux ravageurs. Et surtout un maximum de cœur, une attitude de branleurs affirmés et des refrains à la con qui donnent envie d'emmerder la terre entière. Neuf titres pour un bon gros quart d'heure dont R Companion qui figurait sur leur précédent EP Night Deacon, tout comme Sea Wolf, rebaptisé Sea Wolfman (et dans une version totalement différente avec que de pauvres enfants exploités), Homostupids ayant la drôle d'idée de rajouter man à la fin de tous les titres. Histoire de se rassurer que Homostupids n'est pas un groupe de tafioles, juste stupidement bon et que ce genre de disque anecdotique, on le chérit tout particulièrement.

SKX (05/03/2012)