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whosbrain
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The
Glad Husbands
God Bless The Stormy Weather - CD
Whosbrain 2012
Si The Glad
Husbands implorent Dieu pour qu'il fasse tomber la pluie, c'est sans doute
parce qu'ils ont enregistré ce disque durant the three hottest
days of August 2011. Mais si ils ont sué sang et eau, c'est
pour notre plus grand bonheur. Ce trio originaire du Piémont dans
le nord-ouest de l'Italie débarque avec fracas, sans crier gare,
sans une petite carte de visite en forme de single, direct l'album et
ce Stormy Weather est un coup de foudre.
The Glad Husbands déclare jouer du math-noise. Sauf que de la complexité,
ce n'est pas ce qui saute aux tympans. Du bruit certes, comme dans tous
bons groupes de rock qui se respectent mais The Glad Husbands, c'est surtout
une puissante charge émotionnelle, une vague noise-rock usant de
tous les stratagèmes permis dans le milieu pour vous submerger
de prodigieux coups de savates et vous éblouir d'éclats
lumineux. D'épiques moments de bravoure, d'adrénaline montant
en épingle et bafouant toutes considérations matheuses.
Des joutes rythmiques impressionnantes rappelant Doppler (notamment sur
We Doctor And Coffee Dealers), de la pulsation affolant le cardio,
la promesse continuelle de faire avancer la machine noise en la perturbant
le moins possible, matraquer quand il le faut, reprendre son souffle la
minute suivante et mettre beaucoup de chaleur et d'enthousiasme derrière
chaque seconde. En plus, comme ils ont invoqué Dieu, ils sont touchés
par la grâce du song-writing. Chacun des huit morceaux est une bombe,
possède sa trouvaille entre déflagrations multiples, riffs
perspicaces, sensibilité à fleur de peau noyée sous
un gros coup de grisou.
Ca fait déjà beaucoup. Mais je crois que la petite touche
qui fait la grande différence se situe ailleurs. Le chant ou les
chants. La cerise sur le gâteau, le bon grain séparé
de l'ivraie pour se saouler dignement. Sur les notes du beau digipack,
seul le guitariste Alberto Cornero est crédité du chant
- je ne sais pas comment ça peut rendre sur scène - mais
cette dualité revenant sans cesse entre un chant rageur et un chant
en mode parlé, à tour de rôle ou en même temps,
tous ces dédoublements de voix parlées comme sur le fabuleux
The Day He Made Up His Mind, cette tension infligée aux
cordes vocales contrebalancée par un mode narratif, toutes ces
différentes tonalités, c'est un effet remarquable donnant
un champ de profondeur, de gravité, un parfum lourd de mélancolie
qui finit par achever.
God bless The Glad Husbands.
SKX (27/09/2012)
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