godbowstomath
muzai
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God
Bows To Math
s/t - CD
Muzai 2011
En Nouvelle-Zélande
d'où il est originaire, le trio God Bows To Math a la réputation
d'un groupe jouant continuellement, sautant sur toutes les premières
parties qui se présentent, qu'importe l'odeur, du moment que la
possibilité de faire du bordel s'offre à lui. Niveau réalisation,
le trio n'a pas chomé non plus, sortant depuis sa création
en 2008, une bonne poignée de disques, format digital ou non, activité
débouchant naturellement sur un premier album. Album qui aurait
dû sortir début 2011, avant qu'un disque dur particulièrement
récalcitrant et en fin de vie ne ruine tous leurs espoirs. Obligé
de tout réenregistrer avec une nouvelle personne (l'autre ayant
été décapitée sur le champ), le trio d'Auckland
voit ses efforts récompensés par un album à leur
image, généreux et débordant d'idées.
Il n'aura échapper à personne que le nom du groupe était
à l'origine le titre d'une chanson de Minutemen (sur Double
Nickels On The Dime) mais excepté dans le titre, point question
de Minutemen sinon pour l'étendard DIY que le groupe semble fièrement
brandir. Le trio embrasse, pervertit et saccage tous les courants noise-rock,
post-punk, appelez ça comme vous voulez, du moment que ça
fait dans la dissonance, le lubrifiant, l'hirsute, le mélodieux
ou le larsen auto-nettoyant.
Douze morceaux entre le saccadé, musclé et rigolard à
la McLusky, enchaînant d'entrée de jeu deux hymnes incisifs
(Slow Decline et Blues For Blind), des compositions soniques
et déglinguées à la Unwound, de la baston où
ça hurle à se flinguer et une touche emo-noise. Sans oublier
des parties introspectives, des contrastes entre le sombre et de soudaines
intensités (Small Victories), des morceaux quasi instrumentaux
comme Yr Kids Aren't Special But I Am et Sixty Degrees Of Separation,
montrant un trio dans une position autre que jeunes chiens fous. Que ce
soit avec une ligne de basse toute bête sur The Ship That Sank
A Thousand Faces ou avec les deux guitares étincelantes sur
Paper Trails (le trio se faisant aider pour l'occasion à
la guitare et au chant par Michael Havell du groupe The
Postures avec qui God Bows To Math avait déjà partagé
un split 10''), l'album est une mine de perles à peine peaufinées,
gardant les bords rugueux mais le cur abondant. Parfois victime
de son engouement, God Bows To Math se prend un peu les pieds dans le
tapis et brouillonne sa copie pas exempte de deux, trois morceaux plus
dispensables sur la fin. Mais il est comme ça cet album. Sans calcul,
chevaleresque et passionnant, même avec ses imperfections. Longtemps
qu'un album de ce bout du monde ne m'avait autant mis la tête à
l'envers.
SKX (20/02/2012)
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