glu
plastobeton
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Glu/Plastobeton
Trésor Public - split LP
Pouet! Schallplatten 2012

Trésor Public, nouvelle association Glu - Plastobeton pour faire sauter la banque du sordide. Le trio bordelais sait toujours merveilleusement s'entourer. Après LaMort, place à Plastobeton, membre de la Grande Triple Alliance de l'Est. Ca sent les vacances à Marbella, le soleil, l'huile, la graisse, le bonheur de vivre sans les emmerdes, comme une sardine au fond de sa boite.
Glu fait du Glu. Pourquoi voulez-vous que ça change, bordel ?! L'évolution, c'est pour les cons, ceux qui ont confiance en l'avenir et la race humaine. Glu n'a rien de tout ça. Glu est autiste. Glu continue de ruminer la merde qu'il a dans sa tête. C'est pas beau à entendre, surtout sur Tous les jours. Le premier degré tue. On s'interroge. Je me lève, je vomis tellement c'est insupportable, je me suis levé la bave aux lèvres, je ne peux plus vivre. Et pourtant, changement. Ya que les cons qui ne changent pas d'avis. Sur les deux autres titres, Ca tourne et Machine, Pierre Poirier (chant et paroles) est remplacé par Philippe Larrouy pour le même labeur. La différence ne saute pas aux oreilles, sauf une fois que vous le savez, jusque dans les paroles, toutes aussi crasseuses mais moins crues. Et dans l'habituel duel des deux guitares tissant le cauchemar de Glu, on noterait presque un imperceptible glissement, une évolution en pointillé. Un des deux guitares possède une gravité plus accentuée, jouant clairement le rôle de basse alors que l'autre guitare lacère l'atmosphère poisseuse à grands coups stridents sur les cordes aigues. Sur Machine, c'est la structure qui éclate les neurones. Une composition désossée, sept minutes et quelques d'une abstraction à laquelle Glu ne nous avait pas habitué, morceau presque expérimental, deux guitares décérébrées, erratiques, stressantes, collant parfaitement à l'aliénation du texte. Glu n'a pas fini de nous saloper l'existence.

Plastobeton n'avait donné signe de vie depuis un single en 2009. Le monde ne s'en portait pas plus mal. Plastobeton, c'est l'affiliation AH Kraken, The Anals et autres membres incestueux, c'est la pourriture des mines et les fumées d'usines qui ne crachent plus depuis longtemps. C'est l'abandon de toute fierté dans des paroles glauques, puériles, bancales, tristement provocantes. La désolation louvoyante des cafards. Comme eux, Plastobeton habite les caves. Experts en synthé atrophié, en boite à rythmes blafarde, en mélodies à bout de souffle, d'une guitare dont les nerfs lâchent, loque criante. Plastobeton, c'est le cadavre des années 80 dans tout ce qu'elles ont de plus malsaines, c'est faire pas grand-chose avec trois fois rien. Mais il faudra m'expliquer alors pourquoi j'y reviens sans cesse ? Magnétisme animal toujours, attirance du morbide, quatre titres pour grincer des dents en mauvaise compagnie.

Un disque tiré sans doute à un nombre ridicule d'exemplaires, pochette à chaque fois différente. Sur la numéro 061, c'est une radiographie du Dr Traboulsi, pour le patient nommé (bip bip), faite le 20/04/03, glissée dans quatre encoches sur fond plus blanc que la mort.

SKX (03/04/2012)