filiamotsa
vand'oeuvre
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Filiamotsa
Soufflant Rhodes
s/t - CD
Vand'Oeuvre 2012
Au départ
était Filiamotsa, un duo violon-batterie. La filiation avec les
canadiens constellés de Hanged
Up était toute trouvée, bien que le groupe nancéen
cristallisait ses propres lubies sur un premier album, Tribute to K.C.,
en 2009. Trois ans plus tard, Emilie Weber (violon) et Anthony Laguerre
(batterie) s'offrent une collaboration avec Veronique Mougin (claviers,
Rhodes, etc...), Youssef Essawabi (plein de trucs dont la trompe marocaine
mais surtout du trombone) et Antoine Arlot (sax baryton, monotron, voix
etc..). Bref, du bel orchestre multi-instrumentalisé. Filiamotsa
Soufflant Rhodes était né le temps d'un album et avec les
bonnes oeuvres du Centre Culturel André Malraux dans le cadre d'une
création pour le festival Musique Action 2011.
Ça calme dit comme ça, sérieux, institutionnel, en
un mot chiant comme la mort alors que c'est tout le contraire. Les musiciens
de Filiamotsa Soufflant Rhodes n'ont certes pas appris à jouer
de leurs instruments six mois avant de monter sur scène mais l'impression
dominante, c'est de se retrouver confronté avant tout à
un disque de rock. Un rock organique, bosselé, varié, fluide,
beau et traversé par une multitude de courants. Du rock progressif
qui ne fait même pas peur, du jazz qui m'échappe, des effluves
free, des embardées à la The Ex quand ils sortent leur Orkest,
L'Enfance Rouge de bonheur, des musiques de l'Est au folklore un peu louche
et largement remanié et sans doute plein d'autres choses dont je
n'ai pas idée et qui font au final que Filiamotsa Soufflant Rhodes
est un groupe unique.
Six titres plein d'ampleur (sauf un So Noise d'une course poursuite
enthousiaste sur moins de deux minutes), et de vie qu'il serait impossible
de détailler tant chaque composition semble grouiller de mille
accroches et en même temps, ça glisse tout seul. Entre les
voix mégaphonées de Liège, les larsens de violons,
les cordes de violons sonnant comme des guitares, les coulées de
claviers, les heurts, les cuivres qui vous transportent et ce groove incessant
d'un batteur qui vous mystifie, Filiamotsa Soufflant Rhodes n'en finit
pas de vous malmener, vous promener en bateau et galvaniser vos cordes
sensibles. Et comme si ça ne suffisait pas, le quintet a caché
un dernier pour la route à la fin d'un Montroyal sur lequel
vous pensiez que le sommet était déjà atteint.
Dans la foulée de ce disque, Filiamotsa Soufflant Rhodes a sorti
Wreckhouse, un 10'' reprenant et réorchestrant ces anciens
morceaux (il me tarde d'écouter ça). Ils ont également
abandonné la formule à cinq pour passer à trois avec
un deuxième violoniste, promettant plus de chant et la rencontre
entre PJ Harvey, Dälek, Hendrix et David Oïstrakh. Euh
Je ne sais pas si il me tarde d'écouter ça mais le présent
album mérite toute votre attention. Dès maintenant.
SKX (09/10/2012)
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