divorce
jailhousefuck
666ties


Divorce/Jailhouse Fuck
Split 10''
Six Six Sixties 2012

La tuerie continue. A moins que ce soit de la magie noire. Divorce, groupe écossais, ne cesse de sortir des disques touchés par la grâce du Dieu noise-rock. Trois filles et un mec à la batterie bottant les culs congelés, punissant les blasés et générant un bruit blanc revigorant. Deux inédits monumentaux possédant l'animosité et la sauvagerie d'un Silverfish, la folie de Stretchheads et l'acidité de Arab On Radar. La guitare imite la sirène de bagnole sur Stabby Stab où se la joue sourde déflagration sur l'épais Cacstuck. La rythmique martèle brutalement et ôte toutes tentatives de pas de danse pendant que le chant hargneux reprend les choses là où la délicieuse Lesley, hurleuse maniaque de Silverfish, avait crû bon les laisser pourrir dans un caniveau de Camden. Après déjà deux singles et deux autres 10'', il serait temps de passer à l'album pour enfoncer la concurrence, au lieu de s'éparpiller sur tout un tas de labels obscurs. Peine perdue, un nouveau single est déjà en route et on se fera un plaisir d'en parler.
Je ne donnais pas cher de la peau de Jailhouse Fuck. Ne pouvait décemment pas tenir la comparaison. Allait se faire piétiner. Ce groupe se partage entre l'Allemagne et la Suède et n'offre effectivement pas les mêmes garanties de bonheur que Divorce. Les quatre titres sont pourtant complémentaires, piétinent les plates-bandes d'un jardin noise-rock frôlant l'hystérie. Pre ou Aids Wolf devraient en prendre de la graine, tout comme Don Vito qui finit par se mordre la queue. Jailhouse Fuck arrive à donner de l'épaisseur à son délire, notamment sur le dernier titre, Vibrations, le ralentissement du rythme ajoutant du malsain à leur propos. Le chant féminin est frénétique et acerbe, la guitare offre de belles gerbes d'électricité et les trois autres titres, dont Lick Your Stick, pourraient être entendus comme une version nordique de Melt-Banana avec triturations de bandes, rythmes binaires qui ne font pas que taper droit et parasitages bruitistes en tout genre. De quoi leur prédire un bel avenir.

SKX (18/03/2012)