choochooshoeshoot
kythibong
rejuvenation
atantreverduroi
|
Choo
Choo Shoe Shoot
Playland - LP
Kythibong, Rejuvenation, A Tant Rêver du Roi 2012
Playland.
Viens faire un tour dans mon train électrique, te mesurer à
mon jouet qui rend bourrique, t'éclater sur mon grand huit hystérique.
Le nouveau ChooChooShoeShoot fout la trique. En plus de rendre alcoolique
si on se fie à la photo sur l'insert, double dose, bouche grande
ouverte.
Nous, c'est la musique qu'on gobe sans sourciller. Bien sûr, faut
pas être un pied-tendre, aimer les mesures asymétriques,
être tomber dedans tout petit, dans ce noise-rock de la vieille
école, se nourrissant de Dazzling Killmen, Big'n mais les quatre
nantais de ChooChooShoeShoot rafraîchissent l'héritage des
anciens avec un tel entrain, magnifie avec un tel bonheur les codes en
vigueur qu'ils dépassent allègrement le cadre de la copie
sage et banale pour la ressourcer et foncer dans le tas sans qu'on sente
le besoin de regarder derrière soi.
Quatre ans après un Choose
Your Own Romance déjà quasi parfait, ChooChooShoeShoot
reprend les travaux là où ils les avaient laissés
sauf qu'ils le font encore mieux. Le groupe garde ce tranchant, cette
complexité rythmique que l'on doit autant à la batterie
qu'aux deux guitares mais c'est tellement bien huilé, calculé
au millimètre près que Playland offre une impression
encore plus forte de limpidité et d'efficacité. Une triangulaire
comme une fournaise implacable. Pas de place aux sentiments mais une machinerie
qui dégage de la chaleur. Il faut être capable d'aller voir
au-delà du tir de barrage, de l'apparente froideur, derrière
le décor d'une pochette qui a vu des jours meilleurs, derrière
les angles et les pics pour ressentir toute la passion contenue et l'intensité
palpable. L'amour de riffs précis, fins, de répétitions
menant à l'extase, de mise en ombre comme sur le début de
Daz Bees pour mieux faire ressortir la violence, d'accalmies trompeuses,
de contre-pieds mieux maîtrisés, de contrastes donnant un
album encore plus redoutable avec de morceaux puissamment addictifs comme
le grandiose Shameless Lechery.
Le changement de taille pourrait venir de la chanteuse, la blonde remplaçant
la brune démissionnaire mais le résultat est tout aussi
probant, voir encore plus riche au niveau des variations, entre les vociférations
et cette voix à moitié parlée. Et puis, les textes,
de vrais textes, mis sur l'insert aussi, dans un anglais tellement balèze
que je le comprends à peine, histoire de ne pas hurler dans le
vide et donner encore plus de consistance à une musique d'acier
trempé.
Dernier tour de Playland avec un titre portant bien mal son nom,
Coming et six minutes durant lesquelles ChooChoo nous fait la totale.
A moins que ce soit une invitation pour remettre le bras du tourne-disque
sur la face A d'un vinyle lourd et venir s'exploser indéfiniment
sur un Playland de très grande attraction.
SKX (13/07/2012)
|
|