balaclavas
dullknife

Balaclavas
Snake People - LP
Dull Knife 2011

Le syndrome Balaclavas continue. Le fameux syndrome du verre à moitié vide ou à moitié plein, le syndrome de l'album qui ne tient pas la longueur. Exactement comme pendant leurs vacances romaines. Snake People pour personnes insaisissables ? Aussi bien pour les courants musicaux traversés que pour la qualité fluctuante des compositions. A Houston, on aime le post-punk, un peu goth, un peu dub pâlichon. Climats de friches industrielles sur lesquelles un promoteur toxicomane a eu le flash de construire une boite de nuit en béton, ouvert à tous les vents. Ca danse sans sourire, la basse ronde se traîne, laissant suer des rythmes maladifs, une batterie tribale mais fatiguée se mélange avec des rythmes programmés (les neuf minutes de Snake People en plein milieu du disque et qui constitue sans doute le moment le plus malsain et prenant de l'album), puis Balaclavas reprend du poil de la bête dans une configuration plus rock mais avec toujours de la froideur et de la distance (Legs Control ou Down and Loose), rajoute des couches de stridences avec des panoplies de synthés triturateurs de sons plus que de mélodies. Et j'en suis fort aise. Chant teigneux ou chant délavé, pulsations sourdes, manipulations sonores, les quatre titres de la face A affichent de belles mauvaises vibrations. Ce n'est pas l'extase surdimensionnée mais dans le domaine The Dreams sans l'exotisme et musicalement enrichi, ce parfum hanté est doucement envoûtant.
Le coup de pompe, c'est sur les trois derniers titres. Faudrait essayer d'écouter l'album à l'envers pour voir si ça fait la même impression. Voir si c'est juste un effet de lassitude. Mais entre le beat techno mou de Hard Pose et son chant évanescent, un Standard Channels mi-noisy, mi-shoegaze ressemblant à une trop longue chute ou les relents electro-new-age totalement rédhibitoires du dernier titre Find out for yourself, le sentiment final est mitigé. Il est donc conseillé de ne pas abuser de Snake People, de faire des pauses sur le deuxième album d'un groupe privilégiant de moins en moins le rock au profit du synthétique et la machinerie froide qui ne me dit rien de bon sur leur futur.

SKX (27/02/2012)