adolfbutler
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Adolf
Butler
Holland - LP
Motorwolf 2011
La Hollande,
nom qui d'ailleurs n'a pas d'existence officielle, il faut dire les Pays-Bas
(c'était la minute culturelle de cette chronique), n'est pas que
le pays des bananes flambées, des falaises de craie et des nains
roux, c'est aussi un pays avec un humour douteux capable de laisser gambader
dans la nature des groupes s'appelant Adolf Butler. Drapeaux hollandais,
vinyl dans un orange patriotique, au verso de la pochette, une description
géographique des Pays-Bas digne d'un article sur wikipedia, chanteur
se produisant dans un magnifique caleçon aux couleurs de son pays,
comme disent les jeunes, Adolf Butler se tape un délire. Juste
histoire d'emmerder le peuple. Rien de plus.
Le groupe déclare également dans une interview,
qu'à la base, leur désir était de créer un
groupe dans la veine de Jesus Lizard, King Snake Roost, Brainbombs et
Clockcleaner. Ils ne sont pas loin d'avoir satisfait leur désir
tant les tares des groupes précités transpirent dans la
musique de Adolf Butler (un gros doute quand même sur l'aspect Jesus
Lizard). Mais comme toutes les expériences hasardeuses, à
force de broyer des saloperies, Adolf Butler est arrivé à
produire sa propre mixture. Une mixture que le groupe définit parfaitement
au fronton de son site : retarted darkdrug noisepunk, white
noise for black people, the future of classic rock et mon préféré,
the oi! in the noise. Parce que le noise-punk de Holland n'est
pas pour un socialiste mou, que ces cul-terreux sont tordus et fielleux,
une moralité se situant au niveau du point culminant de leur pays,
c'est à dire proche de la mer, voir en-dessous et une hygiène
personnelle loin d'être irréprochable. Morceaux rampants,
guitare dépravée sachant planter ses dards avec délectation
comme sur le sublime Everybody Was Right, chant de saoulard, blues
de charognard, structures éclatées, Adolf Butler sort le
grand jeu pour nous emmener dans leur chute. Tous les morceaux n'emportent
hélas pas l'adhésion et s'enlisent parfois dans les méandres
de leur cerveau noir, sans compter sur les neuf minutes de Holland,
le titre final qui aurait pu être l'apothéose mais se révélant
un brin longuet après un début laborieux et une fin prometteuse.
Et prometteur, Adolf Butler l'est sûrement, signant un premier album
plantant de superbes banderilles, baignant dans un climat spongieux savoureux,
après un split album en 2008 avec Rocco's et dont le titre était
Africa. Le début de la saga Adolf Butler à n'en pas
douter.
SKX (08/03/2012)
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