youngwidows
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Young Widows
In And Out Of Youth And Lightness - CD
Temporary Residence 2011

Suivant l'adage il n'y a pas de fumée sans feu, le single Future Heart n'annonçait pas le printemps de Young Widows. In and Out of Youth and Lightness, hélas, confirme. Gros coup de mou chez Young Widows. Si je n'avais pas eu le nom sous les yeux, je n'aurais même pas été certain de les reconnaître. Hormis ce Future Heart arrivant en seconde position et qui se révèle être au final, le plus proche de leur récent passé musical, le troisième album du trio de Louisville traîne un profond sentiment de cafard. Une cassure dans leur discographie.
Le rythme s'est considérablement ralenti, il marque une lourde charge sur les épaules d'un Evan Patterson, guitariste-chanteur sur qui semble être tombé toutes les peines du monde. Les compositions s'étirent dangereusement, flirtent régulièrement au-delà des cinq minutes. De l'acoustique se glisse dans les méandres brumeux, des choeurs féminins tentent de vous vampiriser. Tout est lent, sous une chape de plomb. J'aimerais vous dire qu'on ressent continuellement une tension sous-jacente, un nerf prêt à exploser, rendant cette torpeur plus magnifique et insoutenable mais la seule conclusion à laquelle j'arrive, c'est que ça se regarde le nombril et on s'emmerde à mourir. Compositions flétries. On a bien (plus ou moins) un soubresaut avec le septième morceau, Miss Tambourine Wrist, mais même quand ils retrouvent leur vigueur d'antan, ils n'ont plus la flamme. Idem sur le titre suivant, White Golden Rings, qui nous sort quelque peu de notre léthargie mais c'est pour mieux replonger dans les sept minutes finales de In and Out of Youth, une mort à petit feu.
Young Widows est donc passé à autre chose. Fini les comparaisons avec Jesus Lizard, tout ce monde si affreusement banal du noise-rock made in Chicago. Le trio évolue dans des sphères autrement plus matures. Génial. Cet album va drainer de nouveaux fans, en faire disparaître un paquet. Le pire, c'est que je n'arrive même pas à le détester ce disque, il n'a rien de franchement désagréable. Il laisse juste totalement indifférent.

SKX (30/03/2011)