truewidow
kemado
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True
Widow
As High as the Highest Heavens and from the Center to the Circumference
of the Earth - CD
Kemado 2011
Le titre
de l'album ne plaisante pas. Ca nous promet de l'élévation,
du sublime, ça va planer haut et tout ça sans substances
illicites, uniquement avec la grandeur, l'admirable noblesse de la musique.
True Widow est un trio de Dallas qui, dit comme ça, aurait tendance
à péter plus haut que son fondement.
Mais il est vrai, pauvres petits pêcheurs que nous sommes, nous
recevons cette divine musique comme un cadeau du ciel. Une musique emprunte
de gravité, d'une profonde mélancolie et étonnamment
aérienne malgré le lourd fardeau qu'elle nous fait peser
sur les épaules.
True Widow nomme sa musique du Stonegaze. Il est rare qu'un groupe
décrive aussi parfaitement sa musique. Un alliage assez improbable
entre la pierre et l'air, l'accablant et l'éthéré,
le gros poids d'un rock puissant et des mélodies subtiles. Ou si
vous voulez des noms plutôt que des métaphores dictées
par la grâce, le slowcore de Codeine, Slint, Bedhead, Labradford,
Seam enfariné dans plus d'épaisseur.
Mais au final, c'est quand même un sentiment de légèreté
qui prédomine. Un disque qui vous promet le paradis ne va pas propager
l'enfer dans les tympans. Une vibration naturelle, un son chaud et ample,
le grain de la guitare qui vous cajole, des mélodies fines, la
voix angélique de la bassiste Nikki Estill en alternance avec le
chant du guitariste DH Phillips qui ne ferait non plus pas de mal à
de grassouillets angelots. Et pour supporter toute cette bonté,
un minimum de tension, une rythmique minimaliste mais appuyée qui
donne de la consistance et de la beauté à des titres prenants
comme Jackyl et Skull Eyes.
Le seul problème de ce deuxième album de True Widow, c'est
que je décroche invariablement au bout de quatre morceaux, après
ce très bon Skull Eyes justement. A force d'être aérien
et si près des cieux, ils finissent par s'évaporer. Un minimalisme
donnant l'impression d'entendre toujours la même mélodie,
des morceaux dont la petite musique interne est absente, quasi inerte
et sans cette fameuse tension qui fait la différence. Malgré
un Night Witches plus enlevé en septième position,
As High as the Highest Heavens sombre dans une formule possédant
une très bonne idée mais une seule. Les routes menant au
paradis sont semées d'embûches et True Widow fini par se
prendre les pieds dans le tapis. Reste quelques pépites pour ne
pas faire pénitence.
SKX (25/09/2011)
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