suzannesilver
radioisdown
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Suzanne'
Silver
Deadband - LP
Radio Is Down 2011
Syracuse,
Sicile, Italie. De ce bout terre ont émergé moults groupes
de noise-rock incendiaires et anguleux, du cheveu brun et broussailleux,
le fond de l'il noir et fiévreux, lame luisante sur musique
de gueux. Si Suzanne' Silver médite quelques concepts issus de
cette frange dure, fait tourner quelques rythmes tapageurs sur un front
de mer agité, son propos le voit plutôt ranger des bagnoles,
glisser vers une esthétique du repli.
Un blues noisy fait de dérapages Beefheartien, d'embardées
en douceur d'accords de guitares marquées par US Maple et d'une
bienheureuse fanfare du troisième millénaire. Suzanne' Silver
ne se contente pas des habituelles guitares, basse, batterie. Trompette,
saxo, clarinette, trombone, piano et même une contrebasse viennent
fleurir un panier garni d'influences très diverses. Pas l'artillerie
lourde pour autant. Touches de couleurs pour brouiller le tableau. Huit
titres en vingt grosses minutes. Suzanne' Silver ne déborde pas,
ne fait que passer. Impression fugace de morceaux courts et volatiles,
qui peuvent donc très bien passer au-dessus de vos préoccupations,
avant de vous rattraper par un coup de baguette plus virulent, sortant
la musique d'une indolence palpable. C'est quand ils maintiennent une
certaine tension que Deadband décolle vraiment, que ce soit
avec ce piano appuyé et un chant qui s'énerve sur Wave
a Surfer Waits, de loin la meilleure compo avant qu'un dérèglement
total n'intervienne sur la fin de la bande sonore ou encore Barabolero
II (My Right Shoulder Skin) aux guitares inspirées, agitées
et complémentaires. Un disque élastique pour lequel on hésite
entre fausse lenteur, léthargie rampante, plus complexe qu'il n'en
a l'air, éclats noise sans lendemain avec des airs de cuivres qui
déchantent. Deadband a surtout l'avantage d'être un
disque qui se bonifie au fil des écoutes.
Huit titres enregistrés en mai 2010 mais dont le label américain
Radio is Down ne s'occupe que maintenant et uniquement pour la version
vinyle, pour un groupe à l'image de sa musique. Qui prend son temps
et semble ne pas donner le meilleur de lui-même, attitude nonchalante
pour un deuxième album aussi séduisant que frustrant, laissant
l'auditeur sur sa faim.
SKX (05/12/2011)
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