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sqrm youthattack |
SQRM Rodeo - LP Youth Attack ! 2010 J'espère
que vous n'êtes pas atteint de coulrophobie, parce qu'entre cette
tronche de clown au regard défoncé et la photo sur l'insert
de clown zombie sur un cheval, votre peur des clowns ne va pas s'arranger.
Mais si il n'y avait que ça. Ce qu'on entend sur le disque est
bien pire. Un vrai cauchemar. La bande-son parfaite pour trucider tous
ces maudits pitres, oui toi aussi tu es compris dans le lot, leur faire
subir les sévices les plus vils. Originaire de l'ouest du Massachusetts,
une région des Etats-Unis où l'ennui et la désolation
règnent en maitre, le trio chant/guitare/batterie occupe ses sales
soirées en expurgeant toute la haine accumulée depuis leur
tendre enfance. Un groupe dont la misanthropie ne semble pas feinte. Une
haine qui vous saute à la gorge avec un chant guttural, vindicatif,
vomissant sur tout ce qui peut et n'importe quoi, du moment que ça
soulage. Your fucking scene, your fucking face, your fucking looks,
you're a fucking disgrace! Call me a freak! Don't like my cloths, don't
like my hair! I'm a fucking freak, spit on me, just sit and fucking stare!.
Vibration animale, nihilisme triomphant. Si vous doutez de l'honnêteté
des punks d'aujourd'hui, aller faire un tour de Rodeo. Chaque riff
de guitare donne l'impression qu'une basse se cache dans son dos. Accords
graves, grondement d'abîme, (anti)musique crade et minimale, sourire
édenté, regard de bête morte. Un orifice gluant d'où
ressort pas plus de deux accords par morceaux, des rythmes de bûcheron,
ça vibre de partout et la férocité du chanteur qui
nous fait bien comprendre son dégoût de la race humaine.
Dans ce minimalisme et cette violence larvée, on est comme pris
de nausée face à un odieux croisement entre les Brainbombs
et Drunkdriver,
entre la lourdeur poisseuse de morceaux collant aux semelles et les incroyables
accélérations dont SQRM est capable. Et SQRM est capable
de tout. Même de pondre, au beau milieu de cette auge, un hymne
répondant au doux nom de Fuck To Survive. Le riff de guitare
aussi con que bon, larsen compris et cette marche obsessionnelle au devant
des emmerdes. Une reprise, Upsidedown Cross, du groupe du même
nom, parce que le diable est partout et huit autres titres, qui, comme
la tronche de la pochette, ne donne jamais envie de rigoler. SKX (28/06/2011) |