sexchurch
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Sex Church
Growing Over - LP
Load 2011

Sex Church, c'est une drôle d'église où on cause plus des racines du rock'n'roll que des origines du monde. Avec sûrement un peu de cul aussi, bien que cela demande confirmation. Des paroissiens en provenance de Vancouver qui puisent dans le Gun Club, The Saints, Spacemen 3 et des groupes punk-garage pas forcément australiens de quoi se rapprocher un peu plus de notre Créateur. Et le plus étrange est de retrouver ce disque emprunt d'un certain classicisme sur le plus barré des labels bruitistes, Load records, alors que tous leurs précédents disques étaient abrités par Hozac ou Sweet Rot records.
Mais Sex Church ne semble pas être à une contradiction prêt. A l'image de The Men, ils aiment balayer un spectre assez large du rock. Vous allonger d'une ballade ravageuse comme les poignantes sept minutes de Growing Over qui donne son nom à l'album ou mener grand train un rock sauvage à moitié psyché sur Beneath The Bottom. Jouer bruitiste et saxo fou sur Colour out of Space ou marquer le coup d'un rythme post-punk, presque mécanique et sans émotions avec la noirceur noyée dans la reverb d'un Clockcleaner en fin de carrière. Contrairement à leurs enregistrements précédents, Sex Church recentre tout de même son écriture autour d'un noyau dur appelé Gun Club. Une relecture enfumée, de la mélancolie en volutes, des compos mid-tempo plus lisibles que par le passé et une poignée de morceaux qui vous arrachent des frissons (Waking Up, Paralyse et donc Growing Over). Ca se débine par tous les bouts et chacun rattrape ce qu'il peut. Filer vers Miami au son du sexe de la mort, rajouter une couche de saleté sonique ou comment faire du neuf avec du vieux, entamer une virée nocturne avec TV Ghost (Dull Light), placer deux, trois banderilles perçantes (Treading Water, Garbage in the Grass et Bleed Me) pour que, à la fin, Sex Church sorte grand vainqueur d'un disque suintant la classe. Load records ne nous avait pas habitué à ça.

SKX (15/12/2011)