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Sed
Non Satiata s/t CD Echo Canyon/Adagio 830/Protagonist Music 2010 Quart d'heure emo chez Perte & Fracas. Ce n'est plus tous les jours qu'on écoute ce genre de musique à la maison alors on peut se permettre de faire une entorse au règlement. Surtout que, pour être franc, l'emo de Sed Non Satiata a la bonne idée de tirer vers le hardcore, de durcir le ton. Ca facilite les choses. Mais pas toujours. On va donc rester mesuré dans le propos. Je crois même que l'illusion n'a duré que l'espace du premier titre, Les Colonnes de Soie. Oui je sais, rien que le titre donne envie mais une fois à l'intérieur, le duel de guitares, fer de lance continue de ces cinq titres, sait parfaitement nous balader, croiser les riffs, brouiller les arpèges et dépeindre son lot d'émotions viriles et plus délicates sans qu'on y retrouve à redire. Ca fait même penser plus d'une fois à feu 400 Years, de l'historique dans le genre et c'est un très bon point de pris. Par contre, dès le deuxième morceau, Osögro oro, les quatre toulousains s'enlisent dans un lyrisme appuyé, des montées de tension qu'on voit venir de loin, un post-rock avec samples intégrés et sans être totalement rédhibitoire, on commence à crisper. Les intentions de départ battent en brèche et malgré quelques bonnes accélérations et saine rage, les quatre titres restants vont alterner la geignardise et le caractère bien trempé, entre touches au piano qu'on leur ferait bien bouffer et explosions à plusieurs étages, un chant hurlé convaincant qui passe hélas aussi en mode clair. Cinq titres travaillés sur la longueur, conçus pour te faire voyager dans ta tête tu vois mais les sorties de route sont trop nombreuses, les sentiments affectés prennent le pas sur une énergie franche et pudique et le rimmel fini par couler. De la concision, bordel. Quant aux paroles que voulez-vous attendre d'un groupe tirant son nom d'un poème de Baudelaire ?! Les clichés s'enfilent et les claquent se perdent. Heureusement, les parties chantées sont minoritaires et couvertes par le fatras des guitares. Après un split album avec Aghast et Daïtro, autre étalon français dans le genre qui a splitté depuis, Sed Non Satiata prend un chemin identique et signe sa fin sur ce disque qui ne va pas encourager à renouveler l'exercice du quart d'heure. SKX (15/01/2011) |